4 361 enfants esclaves dans 12 pays européens (Conseil de l'Europe)
Paru dans Périscolaire, Justice le mardi 04 avril 2017.
Quelque 4 361 enfants ont été identifiés comme victimes de la traite d'êtres humains dans 12 pays européens, l'Albanie (179 enfants), l'Autriche (11), la Bulgarie (196 dont 153 filles), la Croatie (38), Chypre (5), le Danemark (15), la Géorgie (4), le Monténégro (8), la République de Moldova (147), la Roumanie (1276), la République slovaque (6), le Royaume-Uni (2476). Ils représentent le quart des victimes identifiées. Ce sont du moins les données recueillies par le "Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains" (ou GRETA) du Conseil de l’Europe.
Le rapport ajoute que "le nombre d’enfants non accompagnés et d’enfants séparés arrivant en Europe a considérablement augmenté" et qu'il est "difficile d’identifier les victimes de la traite parmi ces enfants". Il estime que "les statistiques disponibles sur les victimes identifiées ne reflètent pas l’ampleur réelle du phénomène" qui "peut revêtir différentes formes (...) Les filles sont le plus souvent victimes de la traite aux fins d’exploitation sexuelle, y compris la pédopornographie, mais cette forme de traite touche également des garçons. Les enfants peuvent aussi être soumis à la traite aux fins de travail forcé, de mendicité forcée et d’activités criminelles forcées et d’esclavage et de servitude domestiques. Certains pays ont également signalé des cas de traite de jeunes filles aux fins de mariage forcé."
Prendre des mesures urgentes
A Londres, le King’s College "a analysé les caractéristiques des adultes et des enfants atteints de graves maladies mentales qui sont soumis à la traite", note le GRETA qui s'appuie aussi sur les travaux du Centre pour l’étude de la démocratie en Bulgarie et de l’Institut Ludwig Boltzmann des droits de l’homme en Autriche sur l’assistance aux enfants victimes de la traite dans les communautés roms.
Le groupe d'experts considère que les systèmes éducatifs peuvent "jouer un rôle majeur" pour "sensibiliser à la traite et décourager la future demande. Dans certains pays, la question de la traite des êtres humains fait partie des programmes scolaires (...)". Mais "le fait que les victimes de la traite qui arrivent en Europe soient de plus en plus jeunes est particulièrement inquiétant", d'autant qu' "un nombre important d'enfants non accompagnés disparaissent peu de temps après avoir été placés dans des centres d'accueil". Cela "impose de prendre des mesures urgentes, au niveau national et européen, afin d’assurer la protection efficace des droits des enfants et des jeunes migrants et demandeurs d’asile."
Le rapport est téléchargeable ici