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"Laissez-nous tranquilles et faites-nous confiance !" (Baromètre de l’UNSA Education)

Paru dans Scolaire le jeudi 23 mars 2017.

"Nous sommes pour la réduction du nombre d’élèves par classe proposée par certains candidats [à l'élection présidentielle] mais cette mesure doit être débattue, nous craignons qu’elle coûte plus cher que ce qui est dit, qu’elle soit sous-estimée et qu’elle provoque des déceptions", a prévenu Laurent Escure, le secrétaire général de l’UNSA Education, lors de la présentation, hier 22 mars, du "baromètre annuel des métiers de l’Education".

L’UNSA a reçu cette année 30 969 réponses, toutes catégories professionnelles confondues, dont 45,4% proviennent d’adhérents ou sympathisants du syndicat, 37,1% de personnels qui ne sont ni adhérents ni sympathisants d’aucune organisation syndicale et 17,5% qui sont adhérents ou sympathisants d’une autre organisation syndicale. A l’enquête habituelle sur "le moral et les attentes des collègues", l’UNSA a ajouté 10 questions sur le prochain quinquennat. 

Cette 5e édition du "Baromètre" démontre que "seulement un quart de ceux qui ont répondu a un avis positif sur les choix politiques faits dans leur secteur". S’ils restent "massivement amoureux de leur métier (92,9%), les personnels ne sont plus que 77,2% à trouver qu’il a du sens, 41,2% à estimer que leurs conditions de travail sont satisfaisantes et seulement 15,1% pensent qu’elles se sont améliorées au cours de la dernière année".

Changer le management du système

Lorsqu’on les interroge sur l’avenir, les personnels se déclarent opposés à la réduction de postes. Mais si 63% pensent qu’il faut créer des postes supplémentaires, 29% pensent qu’il ne faut ni en créer ni en supprimer. Un résultat qui prouve, selon Laurent Escure, que "malgré l’augmentation de la démographie, les personnels privilégient autre chose". En effet, si 18 % pensent que la priorité est dans la création de postes, 50 % jugent qu’il faut d’abord changer le management du système dans son ensemble.

A la question sur les missions prioritaires de l’éducation, 71 % des personnels répondent qu’elle est d’abord là pour former de futurs citoyens, 50% qu’elle doit préparer à la vie professionnelle et pour seulement 3 % qu’elle doit apprendre l’obéissance et à se conformer au "roman national" et 3 % qu’elle doit sélectionner les meilleurs et les plus méritants des jeunes. "L’école du tri, de l’orientation précoce, de la compétition et du mérite est massivement rejetée", commente le secrétaire général de l’UNSA Education.

Pour améliorer les résultats de notre système éducatif, 44 % des personnels veulent revenir à une école centrée sur les savoirs fondamentaux et 33 % veulent poursuivre la Refondation en cours. Laurent Escure s’interroge sur le sens donné aux "savoirs fondamentaux" et souligne que, pour le syndicat "il faut construire du commun entre les partisans de la Refondation et ceux des savoirs fondamentaux et rendre évidente la compatibilité de ces deux aspirations".

Contre l’autonomie de recrutement

Alors que beaucoup de candidats à l’élection présidentielle proposent plus autonomie pour les établissements, l’enquête démontre que "l’indépendance totale est massivement rejetée" : si 76 % des personnels interrogés sont pour une autonomie de méthode et d’organisation, 12 % sont pour une autonomie de recrutement. "C’est une autonomie de confiance à des personnes qui travaillent en équipe sur le terrain", en conclut le secrétaire général de l’UNSA Education.

Sur le financement de l’enseignement privé sous contrat à propos duquel l’enquête rappelle que "l’Etat verse 7 milliards d’euros d’argent public à l’enseignement privé, en majorité confessionnel", 42 % des personnes interrogées souhaitent conditionner ce financement et 32 % estiment qu’il faut le supprimer. Laurent Escure alerte les candidats qui veulent abaisser l’âge de début de la scolarité obligatoire à 5 ou 3 ans : "Cette mesure coûterait automatiquement 2 milliards de subventions supplémentaires de l’Etat pour l’enseignement privé".

Pour le secrétaire général de l’UNSA Education, les résultats de ce Baromètre 2017 peut se résumer en une seule demande des personnels : "Laissez-nous tranquilles et faites-nous confiance, ne nous brutalisez pas avec des réformes incessantes !". Il ajoute que le syndicat ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle avant le premier tour mais appellera si besoin à "faire barrage au Front national entre les deux tours".

Le baromètre ici

 

Colette Pâris

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