Remplacements des enseignants absents : la proposition numérique d'une société privée
Paru dans Scolaire le mardi 14 mars 2017.
"Je ne veux pas qu'on remplace les enseignants, je suis horrifié." Fabrice Lenoble, fondateur de la TPE (très petite entreprise) Geezot a reçu ce mail et il vit "très mal" l'information qui circule sur les réseaux sociaux : il proposerait de substituer aux enseignants "en chair et en os" des systèmes de visio-conférences. Il n'en est rien, assure-t-il à ToutEduc. Sa plate-forme doit uniquement permettre de pallier les absences de courte durée dans le second degré, celles dont la Cour des comptes a dénoncé la mauvaise gestion (voir ToutEduc ici). Les chefs d'établissement ont souvent beaucoup de mal à trouver parmi les professeurs présents des volontaires dont les emplois du temps coïncident... L'informaticien et son associé, un ancien chef de travaux, ont donc mis au point une plateforme qui met en relation le collège ou le lycée et un enseignant disponible, qui interviendra par visio-conférence.
Alors que le projet a été lancé sans publicité il y a un mois environ, "TeachReo" compte déjà une soixantaine d'enseignants volontaires dont "plus de la moitié" sont des personnels de l'Education nationale prêts à faire des "heures sup", assure Fabrice Lenoble. Les autres sont des intervenants indépendants. Ils s'inscrivent sur la plateforme avec leurs disponibilités et leur qualification, le chef d'établissement qui doit trouver une solution pour une classe sans cours, le trouve aussitôt, la mise en relation se fait. Certes, il n'est pas certain que des élèves de 6ème seront très attentifs, et il faudra sans-doute mobiliser un surveillant, mais une classe de terminale S privée de prof de maths depuis deux ou trois semaines ne devrait pas poser de problème.
Un système de compensation entre les rectorats
Ls enseignants seraient retribués au tarif des "HSE" (heures supplémentaires effectives) en fonction de leur statut, contractuel, certifié ou agrégé, par le rectorat de l'établissement demandeur. S'agissant de l'enseignement public, comme il est difficile à l'administration niçoise, par exemple, de payer un fonctionnaire dépendant de son homologue de Lille, de Nantes ou de Strasbourg, la plateforme propose un système de compensations entre rectorats, et facturerait son service 10 % (en moyenne 4 € par heure de cours assurée). Fabrice Lenoble indique à ToutEduc qu'il a présenté son projet au ministère, qui s'est dit intéressé tout en soulevant la question de la complexité du système à mettre en oeuvre.
La société Geezot (prononcer Guizot, comme le ministre), a été créée en 2014, et propose un accompagnement informatique à la mise en oeuvre de pédagogies fondées sur le numérique, comme la classe inversée. Elle n'envisage pas d'étendre sa solution TeachReo au premier degré, même si elle pense qu'elle pourrait être utile pour les cours de langue vivante.
Le site ici