Najat Vallaud-Belkacem : "ce qu'aura été ce quinquennat"
Paru dans Scolaire le jeudi 09 mars 2017.
Selon les informations de ToutEduc, plus de 3 000 candidats sont inscrits au concours de psychologue de l'Education nationale pour lequel un peu plus de 300 postes sont prévus, soit quelque 10 candidats pour un poste. La création de ce nouveau corps est, avec la première édition du concours (les 24 et 25 avril), l'un des éléments du bilan du quinquennat que Najat Vallaud-Belkacem a présenté ce 9 mars à la presse, en même temps que "la circulaire de rentrée 2017". Celle-ci est en effet publiée au BO de ce jour (ici).
La ministre de l'Education nationale insiste, cette rentrée sera encore celle "de ce Gouvernement", et la circulaire, publiée chaque année à peu près à la même date, comme Luc Chatel avait publié la sienne en 2012, sert de "référence pour tous les cadres" de l'Education nationale, elle leur indique les priorités et les perspectives, c'est donc "un texte politique au sens le plus noble du terme". Si elle reconnaît qu'un ministre nommé au mois de juin pourrait l'amender, elle émet le voeu "que l'effort initié soit poursuivi", et que l'Ecole constitue "un enjeu qui nous rassemble".
La réforme de l'Education prioritaire produit déjà des effets
Au titre du bilan, la ministre fait valoir le respect de l'engagement sur la création de 60 000 postes, dont 23 639 pour le 1er degré, et dont 11 662 à la prochaine rentrée, les mesures prises ou en cours pour améliorer le remplacement, l'amélioration des rémunérations avec la mise en oeuvre du PPCR. Elle évoque la réforme de l'éducation prioritaire et ajoute que celle-ci "produit déjà des résultats", à peine deux ans plus tard, puisque certains collèges ont amélioré "de 20 points" leurs résultats au DNB (le brevet); elle cite aussi les nouvelles règles d'allocation des moyens, notamment en Seine-Saint-Denis où 1 566 postes supplémentaires auront été créés en cinq ans (dont 500 en 2017).
S'agissant des "40 conventions ruralité" qui ont été signées et qui donnent aux départements concernés trois ans pour réorganiser, avec l'aide des services de l'Education nationale, leur carte scolaire, elle répond à ToutEduc que ce travail d'anticipation "se passe bien" parce que ces signatures ont été précédées de "discussions" avec les élus.
De même les expérimentations pour améliorer la mixité sociale dans les collèges. Elles concernent 240 collèges dans 82 territoires, et 47 départements "de gauche et de droite", elles "fonctionnent bien" et leur évaluation scientifique permettra de lutter contre les discours de ceux qui prétendent que cela "porterait préjudice aux meilleurs". La ministre indique que le travail se fait "en bonne intelligence" avec l'enseignement privé auquel 300 postes ont été réservés dans ce cadre, elle parle d'ailleurs d'une sorte de "bonus" accordé aux établissements qui s'engagent à garder leurs élèves en difficulté et à accepter des jeunes de milieux défavorisés. Elle cite encore l'augmentation des fonds sociaux et des bourses, mais aussi deux dispositifs auxquels "elle tient" tout particulièrement et destinés à lutter contre l'autocensure, l'offre faite aux 10 % meilleurs bacheliers de chaque lycée d'intégrer une formation sélective et les parcours d'excellence.
Des parcours aménagés qui marchent "particulièrement bien"
S'agissant de la lutte contre le décrochage, un autre dispositif lui paraît important, bien que rarement cité (il n'apparaît d'ailleurs pas dans le dossier de presse, ndlr), les parcours aménagés qui permettent à des élèves de plus de 15 ans "de sortir de façon temporaire" du système scolaire pour faire un stage dans une entreprise ou une association tout en restant sous statut scolaire et avant de reprendre un cursus. C'est "très exigeant pour les équipes, mais ça marche particulièrement bien".
La ministre rappelle les mesures prises pour l'enseignement professionnel et indique que 2 950 élèves ont demandé cette année à bénéficier d'une réorientation en début d'année de seconde professionnelle, 90 % d'entre eux ayant obtenu une affectation correspondant à leur 1er voeu.
EPI : un objectif "en voie d'être atteint"
Najat Vallaud-Belkacem cite encore, parmi les éléments du bilan, des "changements structurels", parmi lesquels figurent les nouveaux programmes, le socle, la redéfinition des cycles, la réforme des rythmes, de nouvelles formes d'évaluation... Quant à la mise en oeuvre de la réforme du collège, elle "s'installe" sans provoquer "le chaos annoncé". Les premières remontées sur l'accompagnement personnalisé sont "très positives", et pour les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), "l'objectif est en voie d'être atteint", ils demandent "beaucoup d'efforts", mais "ce travail en équipe permet aux enseignants de sortir de leur solitude".
Interrogée sur la persistance de la crise des recrutements d'enseignants en lettres classiques, la ministre souligne que trop peu d'élèves font du latin et du grec au lycée et elle compte que la réforme entreprise permettra que "davantage d'élèves soient touchés au collège", ce qui laisse espérer qu'ils soient plus nombreux au lycée puis dans l'enseignement supérieur et enfin à se présenter aux concours. "Tout se tient", insiste-t-elle.
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