Protéger les enfants migrants et réfugiés face à l’exploitation et à la violence (Unicef)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le mercredi 01 mars 2017.
Violences sexuelles, exploitation, mauvais traitements et détentions tout au long de la route migratoire : ce sont les faits subis régulièrement par les enfants et les femmes tout au long de la route migratoire, dénonce l’Unicef dans un nouveau rapport le 28 février.
"Les trois quarts des enfants réfugiés et migrants interrogés dans le cadre d’une enquête ont déclaré avoir subi des violences, harcèlements ou agressions de la part d’adultes à un moment de leur périple et près de la moitié des femmes et des enfants interrogés ont affirmé avoir été victimes d’abus sexuels au cours de leur migration, souvent à plusieurs reprises et à différents endroits", précise l’organisation.
Protéger les enfants migrants des "prédateurs"
Selon Afshan Khan, directrice régionale de l’Unicef et coordonnatrice spéciale pour la crise des réfugiés et migrants en Europe, les routes migratoires entre l’Afrique du Nord et l’Europe sont "en grande partie sous le contrôle de passeurs, de trafiquants et d’autres personnes qui cherchent à s’en prendre à des enfants et des femmes désespérés simplement en quête d’asile ou d’une vie meilleure". Et de souligner : "Nous avons besoin de voies de migration sécurisées et légales et de moyens de sauvegarde des enfants migrants pour les protéger et éloigner les prédateurs."
La plupart de ces migrants ont payé des passeurs au début de leur voyage. "S’étant engagés à financer leur voyage au fur et à mesure, nombre d’entre eux se sont endettés et retrouvés vulnérables face aux abus, aux enlèvements et au trafic", précise l’Unicef. Les données récentes d’une enquête menée auprès de femmes et d’enfants migrants en Libye à la fin de l’année 2016 "montrent le niveau effroyable des abus commis tout le long de cette route migratoire". Les femmes et les enfants dénoncent aussi la surpopulation, le manque de nourriture et d’abris adaptés, notamment dans les centres de détention libyens dirigés par le gouvernement comme par les milices armées.
Mettre fin à la détention des enfants
En conséquence, l’Unicef préconise un plan d’action pour protéger les enfants réfugiés et migrants, notamment les enfants non accompagnés, face à l’exploitation et la violence. Dans ce cadre, elle demande de mettre fin à la détention des enfants demandant le statut de réfugié ou migrants. L’organisation recommande aussi de ne pas séparer les familles, "le meilleur moyen pour protéger les enfants" et de leur donner un statut juridique.
Autre préconisation : "poursuivre l’éducation de tous les enfants réfugiés et migrants et leur donner accès à des services de santé et à d’autres services de qualité." Plus globalement, l’Unicef réclame "des mesures de lutte contre les causes profondes des mouvements à grande échelle de réfugiés et de migrants", ainsi que "des mesures de lutte contre la xénophobie, la discrimination et la marginalisation dans les pays de transit et de destination".
Diane Galbaud