Les ressources humaines insuffisamment prises en compte dans la mise en œuvre du Plan numérique (Comité de suivi)
Paru dans Scolaire le mardi 21 février 2017.
"La politique menée par le ministère de l’éducation nationale concernant le numérique est massive, multiniveaux et volontaire. C’est majoritairement une politique de l’offre", regrette le comité de suivi de la loi de "Refondation" (voir ToutEduc ici), même s’il reconnaît que "les démarches récentes d’enquête lancées par le ministère pour analyser les usages du numérique chez les enseignants signalent une évolution positive de l’institution, soucieuse de ne pas pratiquer qu’une politique de l’offre".
Entre le discours et la réalité, le comité juge difficile d’appréhender la réalité de l’action publique dans la mise en œuvre du service public du numérique éducatif. Les situations sont "très contrastées, encore dépendantes de la volonté des acteurs, de leurs représentations et des politiques territoriales". De la mise en ligne du cahier de texte à des pratiques de classe inversée, lors de ses rencontres avec les enseignants, le comité a été frappé par l’inégalité des exemples d’intégration du numérique qui lui ont été présentés d’un établissement à l’autre.
Des difficultés d’appropriation
Le comité salue la création d’une direction du numérique au ministère et "le portage institutionnel fort et l’engagement d’actions à différents niveaux, dans le cadre du Plan national pour le numérique". Il souligne l’importance des ressources nationales mises à disposition mais aussi les difficultés rencontrées par les usagers pour les hiérarchiser.
Reprenant les conclusions de l’enquête PISA, le comité de suivi réaffirme "la nécessité pour les enseignants de consolider leurs pratiques pédagogiques et pour les élèves de maîtriser les compétences fondamentales pour bénéficier de la plus-value du numérique". Il suggère de "favoriser une dynamique de formation à l’échelle de l’établissement", "d’écouter les professeurs pour construire ensemble l’école de la société du numérique" et de "développer les appels à projet".
L'autoformation majoritaire
Le comité s’inquiète de l’autoformation majoritaire dans ce domaine qui conduit à ce que les enseignants les plus favorables au numérique soient ceux qui étaient les plus nombreux à l’utiliser avant la mise en place des différents dispositifs. Il considère "la question des ressources humaines comme première et centrale dans la mise en œuvre du Plan numérique".
Pour le comité, "la valorisation des initiatives par le financement de recherches intégrant le numérique et le développement des appels à projet pour ‘démontrer ce qui marche’, comme ce qui ne semble pas constituer un apport significatif, apparaissent comme des facteurs de dynamisme et d’amélioration d’un service public du numérique en construction".
Le rapport ici
Colette Pâris