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Affirmer l'indépendance du Conseil supérieur des programmes et permettre au CNESCO de "trouver sa place" (Comité de suivi)

Paru dans Scolaire le mardi 21 février 2017.

"Le Comité de suivi (de la loi de Refondation, voir ToutEduc ici) "ne peut que faire le constat de l’immensité de la tâche accomplie par le CSP". Le Conseil supérieur des programmes "a livré l’intégralité des programmes d’enseignement demandés pour l’école et le collège". Le Comité revient sur les "raisons profondes de l’année de retard de la livraison des nouveaux programmes" qu'il avait dénoncée dans son précédent rapport, et il évoque à ce sujet la "résistance à l’indépendance conférée au CSP"; il s'interroge d'ailleurs : "la question de savoir si la redéfinition du statut d’indépendance du CSP par rapport au ministre en charge de l’éducation ne mérite(-t-elle) pas d’être posée" ?

Il liste aussi les chantiers que "le CSP n’a pas encore engagés", notamment "les programmes d’enseignement au lycée", mais aussi "les chantiers qui ont été engagés d’une manière ou d’une autre par l’institution scolaire en dehors du CSP alors qu’ils figuraient parmi ses missions", "les concours de recrutement des enseignants" et "l’introduction du numérique dans les méthodes pédagogiques".

Une répartition des rôles entre CSP et administration qui doit être clarifiée

De plus l'administration s'est chargée des consultations sur les programmes et de la communication sur l’élaboration des programmes. "La question demeure de savoir qui, du CSP ou de la DGESCO (la direction générale de l'enseignement scolaire, au ministère, ndlr) doit s’atteler à cette communication, comment, et en direction de quelle cible pour chaque structure." Elle porte aussi sur l’évaluation des programmes et aux rôles que doivent jouer le CSP et l’inspection générale de l’éducation nationale tandis qu'en ce qui concerne l'évaluation des acquis des élèves, "il apparaît nécessaire de renforcer la collaboration avec la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP)".

Or, rappelle le Comité, la mise en place d'un Conseil devait "permettre de remporter une plus grande adhésion des corps enseignants à toute nouvelle mesure concernant les programmes, les examens ou la formation des enseignants". Il propose donc de réfléchir à la transformation du CSP, "sous la forme d’une agence dotée de moyens matériels et humains et de mandats mieux adaptés à ses missions".

Le CNESCO joue un rôle mais est-ce celui prévu par la loi ?

Sur le CNESCO, moins sévère que l'an dernier, le Comité n'en pose pas moins des questions lourdes pour son avenir. Il reconnaît que, "par les synthèses qu’il réalise des études et évaluations existantes et une politique de communication et d’animation très active", le Conseil national de l'évaluation du système scolaire "contribue à la diffusion des connaissances sur le système éducatif auprès des acteurs". C'est ainsi par exemple que "les conférences de consensus et conférences internationales abordent des thèmes récurrents et sensibles" comme  "la lecture, la mixité sociale, le redoublement", et que "la qualité des scientifiques auxquels (il) fait appel est reconnue". Les conférences de consensus "ont eu un écho important (...) dans le système éducatif (...) Lors des rencontres avec les cadres pédagogiques en académies, le Comité de suivi a pu constater que les communications du CNESCO étaient jugées utiles et intéressantes." Elles nourrissent également le débat médiatique, et le Comite s'interroge, surtout après les remous qui ont suivi la publication de l'avis sur les inégalités et sur l'éducation prioritaire : "L’hypermédiatisation des synthèses de recherche est sans doute utile à la diffusion des questions sur l’éducation dans la société, mais est-elle utile à l’évolution et l’évaluation du système éducatif  ?"

Est-il d'ailleurs reconnu par l'institution ? "Sur le site du ministère, une page très dense est consacrée à l’évaluation au sein du système et sur le système (ici), incluant les organismes internationaux. Le CNESCO n’y figure à aucun endroit (...) Il faudrait donc que le CNESCO trouve sa place dans l’ensemble des évaluations du et sur le système scolaire français."

Et surtout, remplit-il le rôle que lui fixe la loi ? "Il est attendu maintenant qu’il engage une réelle évaluation du système éducatif, de ses résultats et de son efficacité, par une activité d’expertise des évaluations existantes et de production de cette expertise. L’objectif est également de bâtir les outils d’une diffusion des compétences d’évaluation à l’intérieur du système éducatif, susceptibles de devenir partie intégrante de la culture professionnelle de chacun des personnels et à chaque niveau de l’action publique." Il faudrait donc "rééquilibrer l’activité du CNESCO sur l’évaluation du système, des élèves, des pratiques, du système".

Le rapport ici

 

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