Le poids de l'école élémentaire dans la situation des jeunes de 18-19 ans (Insee)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le dimanche 05 février 2017.
"Les trois quarts des jeunes entrés en 6e en septembre 2007 sont encore en études en 2015", constate l’Insee dans une note diffusée le 2 février. Âgés de 18-19 ans, 45% d’entre eux poursuivent des études supérieures, sans avoir redoublé au collège ou au lycée. Près d’un tiers (30%) sont, eux, toujours scolarisés dans l’enseignement secondaire, à parts égales entre le second cycle professionnel et le second cycle général et technologique.
Mais un quart des élèves entrés en 6e en septembre 2007 ne sont plus en études en mars 2015. "Dans neuf cas sur dix, il s’agit de jeunes qui ont arrêté leurs études en cours ou en fin de scolarité secondaire ; ils ont néanmoins majoritairement un diplôme, en général le baccalauréat ou le CAP", précise l’Insee. Les autres interruptions concernent des bacheliers qui ont commencé des études supérieures à la rentrée 2014, mais les ont abandonnées ensuite. Ce risque d’abandon s’avère plus élevé pour les jeunes titulaires d’un baccalauréat professionnel ou littéraire sans mention.
Le niveau d’acquis en 6e déterminant
La situation de ces jeunes reste très liée au déroulement de leur scolarité élémentaire. Ainsi, 77 % des élèves les plus performants aux évaluations de 6e poursuivent des études supérieures, alors que seuls 14% des moins performants sont dans ce cas (près de la moitié ne sont plus scolarisés, mais ont néanmoins obtenu un diplôme une fois sur deux).
L’origine sociale pèse aussi fortement dans la balance : deux tiers des enfants de cadres poursuivent des études supérieures contre un tiers des enfants d’ouvriers et un cinquième des enfants dont les parents sont sans profession. À noter, les filles sont plus nombreuses à poursuivre des études supérieures (50% contre 40% pour les garçons). Cependant, c’est le niveau d’acquis en 6e qui demeure déterminant : "toutes choses égales par ailleurs, il joue plus sur le destin scolaire des jeunes que le sexe, l’origine sociale, le lieu de résidence, le type d’établissement, ou encore l’âge d’entrée en 6e", résume l’Insee.
Plus de la moitié des jeunes plutôt optimistes
Parmi les jeunes inscrits dans l’enseignement supérieur, un tiers suivent une licence. Un sur cinq se trouve en section de techniciens supérieurs (STS) et 11% en institut universitaire de technologie (IUT). Quant aux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), elles accueillent 14 % d'entre eux. Là encore, la situation à l’entrée en 6e pèse fortement : les étudiants qui présentaient un faible niveau alors, mais qui sont parvenus à atteindre le supérieur sans redoubler, sont plus souvent inscrits en STS. Ceux qui avaient obtenu les meilleurs scores sont plus nombreux à être en CPGE, ou en première année commune aux études de santé (PACES).
Interrogés sur leur avenir professionnel, un peu plus de la moitié de ces jeunes se déclarent plutôt optimistes, un sur cinq plutôt inquiet et le quart restant demeure sans opinion. Les filles affichent une vision plus pessimiste que les garçons, alors même que leur parcours scolaire reste plus favorable. Le fait d’avoir un emploi joue positivement sur les représentations. Ainsi, 68 % des apprentis du secondaire et 62 % des jeunes qui ne suivent plus d’études mais ont un emploi envisagent leur avenir professionnel avec optimisme. À l’inverse, ceux qui ne suivent plus d’études et sont sans emploi expriment le plus d’inquiétudes (31 %, soit 10 points de plus que l’ensemble des jeunes de la cohorte).
L’étude est consultable ici
Diane Galbaud