Insertion professionnelle des jeunes : France Stratégie recense les difficultés auxquelles ils se heurtent (rapport)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 25 janvier 2017.
"La situation des jeunes sur le marché du travail s’est dégradée", souligne le rapport publié par France Stratégie dans un rapport publié hier 24 janvier. Le taux de chômage des jeunes atteint 24 % et leur taux d’activité est inférieur de 4,5 points à la moyenne européenne, mais "c’est d’abord parce que 50 % des 18-24 ans sont encore en étude" (ou en apprentissage). Résultat, "le 'vrai' point noir pour la France, ce sont les 13,8 % des 20-24 ans au chômage (...) et les 15 % des 15-29 qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (les NEETs)."
Autre constat, "les jeunes les moins diplômés connaissent un taux de chômage trois fois supérieur à celui des diplômés de l’enseignement supérieur" tandis que "la spécialité du diplôme, voire sa filière d‘accès (voie scolaire versus apprentissage) joue également un rôle croissant dans la qualité de l’insertion dans l’emploi. Enfin pour les jeunes issus de l’immigration, ces difficultés se cumulent aux discriminations dans l’accès au marché de l’emploi.
De faibles compétences numériques
France Stratégie souligne encore que "45 % des jeunes débutants n’ont pas été formés pour le travail qu’ils occupent", que 10 % des jeunes ne maîtrisent pas les "compétences de base (compréhension orale, écriture, lecture, calcul)", mais que les 16-29 ans rencontrent d'autres barrières à l’entrée sur le marché du travail. "À diplôme égal, les taux d’emploi des jeunes sans permis sont inférieurs aux taux d’emploi des jeunes avec permis", or 84 % des jeunes possesseurs du permis "ont bénéficié d’un financement familial". Par ailleurs, les jeunes suivis en mission locale, 570 000 en 2015, ont un taux d’équipement en outils numériques inférieur de 10 points à la moyenne et leurs compétences "ne sont pas adaptées à l’insertion professionnelle avec un usage limité de l’e-mail, de la bureautique et des services utiles en ligne". Un tiers de ces jeunes "déclare un mauvais état de santé psychique", 13 % des NEETs "déclarent être inactifs en raison de responsabilités familiales"....
Les jeunes issus de l'immigration rencontrent également des difficultés spécifiques. "Par exemple, le taux de chômage les jeunes de moins de 25 ans d’origine africaine dépasse les 40 %, soit presque le double du taux des jeunes sans ascendance migratoire directe."
Enfin, les acteurs de terrain "déplorent la complexité et l’instabilité" des dispositifs d’aide. Le "manque de visibilité" et la multiplication des dispositifs "sont une source d’incertitude pour les employeurs et de complexité pour les publics éligibles, donc potentiellement de non-recours pour les moins bien informés d’entre eux".
Le rapport est téléchargeable ici