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Protection de l’enfance : des parents mieux pris en compte ?

Paru dans Petite enfance, Justice le mardi 24 janvier 2017.

Dans leurs écrits professionnels, les travailleurs sociaux intervenant en protection de l’enfance évoquent désormais les ressources des parents, et non plus uniquement leurs failles : c’est le constat de Dalila Cabantous, éducatrice spécialisée et de Pierrine Robin, chercheuse en sciences de l’éducation, dans une étude publiée par le dernier numéro de "La revue internationale de l'éducation familiale" (2016/1 n° 39). Elles ont comparé 20 dossiers en protection de l’enfance tirés aléatoirement entre deux périodes (2000 et 2015), en Seine-et-Marne.

Elles observent ainsi : "En 2000, seuls les défaillances, les dysfonctionnements étaient relevés. En effet, les travailleurs sociaux, et particulièrement ceux concernés par la protection de l’enfance, ont été longtemps formés à détecter les manques, les failles parentales. En 2015, sous l’influence de la loi du 5 mars 2007 et du développement de formations à l’évaluation, les familles sont d’une part mieux décrites mais aussi plus appréhendées sous le registre de leurs ressources."

Le soutien aux familles sous-entend leur contrôle

Toutefois, c’est surtout la capacité du parent à collaborer avec les services et à réaliser un "travail sur soi" qui est mentionnée. Les auteurs soulignent : "Le parent compétent est celui qui s’adapte à ce qu’on attend de lui. Mais derrière cette ‘novlangue’ du parent compétent et du droit des usagers, ‘le piège de l’évaluation participative’ peut très vite se refermer sur ceux qui seront les moins en mesure de collaborer ou qui auront le plus à perdre au jeu de la contestation."

Autrement dit, le soutien aux familles en difficulté sous-entend aussi leur contrôle. Et un soupçon fort de défaillance des parents persiste de la part des professionnels. Ainsi, les familles sont toujours tenues pour seules responsables des failles dans l’éducation des enfants. Or, aux yeux de Dalila Cabantous et de Pierrine Robin, pour garantir une véritable coéducation, il conviendrait de "mieux répartir ces responsabilités, ainsi que les pouvoirs de décisions, sur l’ensemble des instances de socialisation".

L’étude est consultable ici (accès payant)

Diane Galbaud

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