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L'USEP est "en train de se libérer un peu" pour être "plus visible" (V. Moreira)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 25 janvier 2017.

Véronique Moreira a été élue à la présidence de l'USEP, l'union sportive des écoles primaires l'an dernier. Elle fait le point avec ToutEduc sur son action.

ToutEduc : Le fait que vous répondiez à notre demande d'interview est-il significatif des changements à la tête de l'USEP ?

Véronique Moreira : Je crois qu'on se méfiait beaucoup de la communication, notre site s'adressait à nos militants, à ceux qui connaissaient déjà notre projet. Les informations données sur notre nouveau site, qui sera ouvert au mois d'avril seront immédiatement accessibles, attractives, permettant de communiquer sur ce que l’on est, ce que l’on peut apporter à un jeune enseignant. Ce dernier doit vite comprendre qu'il trouvera là des ressources pédagogiques. De même les parents verront qu'ils peuvent s'impliquer dans les activités sportives de l'école de leurs enfants.

ToutEduc : Le congrès de l'an dernier, à l'issue duquel vous avez été élue, était marqué par une atmosphère de crise. Au-delà des questions de personnes et de la question du rapport de l'USEP avec la Ligue de l'enseignement, était posée celle des moyens ...

Véronique Moreira : C'est même la question de la survie qui était posée. Nous devons nous développer. Et pour cela, nous devons nouer des alliances éducatives avec les autorités académiques, avec l'UNSS, avec les collectivités locales. L'USEP doit être davantage présente dans les TAP (les activités périscolaires générées par la réforme des rythmes scolaires, ndlr), mais aussi dans les quartiers. Il devrait y avoir une association dans tous les REP et REP+...

ToutEduc : Cela nécessite de trouver des enseignants volontaires. Où en sont vos relations avec l'Education nationale ?

Véronique Moreira : Nous avons rencontré Najat Vallaud-Belkacem le 4 janvier à Clairefontaine, à l'occasion des journées de formation "EPS et football". La ministre de l'Education nationale nous a affirmé qu'elle était consciente de nos difficultés et de nos besoins, elle a ajouté "on y travaille". Elle avait vraiment insisté pour nous voir, pour parler avec nous. Elle est manifestement très attentive aux enjeux du sport scolaire tels qu'ils apparaissent dans le rapport Juanico - Deguilhem (voir ToutEduc ici).

Nous avons besoin de l'aide de l'institution. Les enseignants du second degré bénéficient de décharges pour leur participation aux manifestations de l'UNSS, et ceux du premier degré doivent s'engager bénévolement. Le bénévolat est certes une garantie de la qualité de leur motivation, mais cela ne correspond plus au fonctionnement de notre société. Il faudrait qu'au moins ceux qui jouent le rôle de "référent de secteur" bénéficient d'une décharge. C'est d'ailleurs déjà le cas dans certaines académies, comme Bordeaux ou Clermont-Ferrand, où a pu être dégagée une journée par semaine pour chacun des délégués. Cette mesure s’inscrit complètement dans le plan de développement du sport scolaire mis en place dans chaque académie auquel l’USEP doit être associée au même titre que l’UNSS. 

ToutEduc : Et où en sont vos relations avec les fédérations ? Certains de vos membres leur sont très favorables, d'autres moins...

Véronique Moreira : Effectivement, mais la question se pose de manière pragmatique. Presque toujours à l'initiative des fédérations, nous signons avec, l'Education nationale, le ministère des sports, l'UNSS et les fédérations de grandes conventions qui sont rédigées en termes très généraux, sur lesquelles nous n'avons pas la main et que nous ne pouvons pas refuser quand le ministère apporte sa caution. Pour beaucoup de fédérations, elles représentent une porte d'entrée dans les écoles. C’est pourquoi notre rôle est de décliner notre collaboration dans un convention bipartite qui prend en compte nos objectifs partagés mais également qui garantit le développement de nos fédérations respectives. Ainsi l’enjeu des collaborations avec les fédérations est de faire comprendre qu’une rencontre sportive USEP ne s’adresse pas à tous les enfants mais bien aux licenciés USEP.

ToutEduc : Lors du congrès d'avril 2016, marqué donc par votre élection au terme d'une opposition à la précédente direction, on a vu que tous les départements n'avaient pas la même politique...

Véronique Moreira : C'est pourquoi nous nous sommes attelés à la rédaction d'un nouveau projet fédéral sur le mode participatif, de façon que chacun soit concerné. Nous avons d'ailleurs constaté une forte demande pour une meilleure communication entre le niveau départemental et le fédéral, qui est apparu déconnecté de leurs préoccupations. Nous avons par exemple produit une dizaine d'excellents documents pédagogiques, qui constituent autant de ressources pour les enseignants, et nous nous sommes aperçus que pas plus de deux n’étaient connus dans les associations,.. Au niveau national, nous devons sortir du "faire pour faire", moins produire et mieux accompagner sur le terrain, avec un élu référent pour 4 ou 5 départements. Notre "observatoire des pratiques" doit permettre de recueillir des données précises sur notre action et ainsi mieux suivre son évolution, d'avoir à tous les échelons un pilotage par indicateurs plus performants. Nous devons être davantage à l'écoute des besoins du terrain et les départements doivent être davantage partie prenante de la dynamique fédérale...

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