L'édition scolaire confrontée à la réforme du lycée. Savoir-Livre fait le bilan de 25 ans de combats
Paru dans Scolaire le mercredi 20 janvier 2010.
L'association "Savoir-Livre" a 25 ans. Isabelle Magnard en est la présidente. Elle rappelle à ToutEduc qu'en 1985, Jean-Jacques Nathan, Bernard Foulon (Hatier), Max Brossollet (Belin), Marc Moingeon (Hachette) et Louis Magnard "ont fait un rêve : que le cartable de chaque enfant contienne les livres nécessaires à sa scolarité".
ToutEduc: De quelles armes l'association a-t-elle fait usage?
Isabelle Magnard: Nous avons organisé des débats, conduit des enquêtes et des études pour sensibiliser les médias et les pouvoirs publics et nous avons remporté quelques victoires: régulation du photocopillage, et reconnaissance de l'association comme interlocuteur par le ministère de l’Education nationale et les Régions lors de la mise en place de la gratuité des manuels de lycée… Et surtout, les mentalités ont évolué. Le livre scolaire n'est plus considéré seulement comme une "charge économique". Certains le voyaient comme un '"carcan pédagogique", on n'entend plus ce type d'expressions. Mais, 25 ans tard, tous les élèves n'ont pas de manuels conformes aux programmes
TE: Et les manuels numériques?
IM: Les éditeurs ont anticipé le virage, et l'offre porte sur des centaines de titres. Mais nous ne percevons qu'un léger frémissement des usages. Au printemps, l'association organisera un colloque pour faire un point d’étape sur les bénéfices pédagogiques et sur la recherche d’un modèle économique qui permette leur développement.
TE: L'année 2010 est également marquée par la réforme du lycée…
IM: A la mi-janvier, nous n'avons pas la première ligne d’un programme, et les classes de seconde devront, dans 9 mois, avoir des manuels conformes aux nouveaux programmes du Lycée. Ce sera acrobatique, nos délais d’édition sont quasiment divisés par trois! Nous avons établi des relations de confiance avec le nouveau cabinet, et cela nous aidera, mais c'est l'inspection générale qui rédige les textes, et elle ne peut pas faire plus vite.