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Un enseignant suspendu à Limoges. Les désobéisseurs dénoncent l'illégalité du procédé

Paru dans Scolaire le mercredi 20 janvier 2010.

Un enseignant de Haute-Vienne a été suspendu hier et a dû quitter ses fonctions "pour avoir annoncé qu'il ne respecterait pas totalement le protocole de passation des évaluations nationales CM2 et n'en ferait pas remonter les résultats", selon le communiqué des enseignants "désobéisseurs" qui font remarquer qu'une telle mesure "n'intervient normalement qu'après une CAPD [commission administrative paritaire départementale] disciplinaire, appliquée en cas de procédure d'urgence, quand les enfants sont en danger", en cas de suspiction de pédophilie par exemple. Pour eux, la décision est "illégale".

Gilles Lehmann est convoqué le 22 janvier dans le cadre d'une procédure disciplinaire intentée à son encontre. Il est signataire de "l'appel des 200 maîtres qui invite à s'opposer au dispositif national des évaluations CM2 programmées cette semaine" et, selon le Café pédagogique, il "a décidé d'étaler sur trois semaines cette évaluation (au lieu de 3 jours) et il effectue les exercices lors de l'aide personnalisée, un autre dispositif qu'il ne respecte donc pas". Il a été remplacé en milieu de journée par un autre enseignant. Pour ses collègues, "cet acte odieux est sans précédent depuis l'époque de Vichy".

Indépendamment d'une rhétorique militante, et à supposer que cette mesure n'ait pas été le fait d'un inspecteur d'académie qui aurait agi sans l'aval de sa hiérarchie, la mesure pose deux questions. Les enseignants sont-ils des fonctionnaires comme les autres? Le ministre a-t-il choisi de durcir la lutte contre les "désobéisseurs", en pariant sur les lenteurs de la justice administrative? Si la mesure est "illégale" comme le prétendent ses opposants et que les tribunaux donnent leur raison après 2012, ou bien l'alternance aura joué, et ce ne sera plus le problème de la droite, ou bien la droite aura été reconduite, et elle pourra fonder son action sur une légitimité politique renouvelée. Luc Chatel semble aussi faire le pari que les syndicats, qui ont pris leur distance face à un mouvement qui met à mal le statut de la fonction publique, n'apporteront qu'un soutien de façade aux "désobéisseurs". Ils se trouveraient alors isolés.


 

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