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PEDT : Pourquoi les musiciens - intervenants ne joueraient-ils pas un rôle plus important ? (rapport)

Paru dans Scolaire, Culture le lundi 09 janvier 2017.

Le coût de la formation d'un musicien-intervenant varie de 22 700 € à Orsay à près de 85 00 € à Sélestat. Le taux d'insertion professionnelle est proche de 100 % mais les rémunérations sont faibles, entre 10 000 et 20 000 €/an. "Certaines rémunérations annuelles n’atteignent même pas le chiffre de 5 000 €." Ces constats figurent dans un rapport conjoint des inspections générales de la Culture et de l'Education nationale sur les neuf CFMI ou Centres de formation des musiciens - intervenants.

Ceux-ci ont été créés dans les années 80 "afin de compenser la faiblesse de l’éducation musicale à l’école élémentaire" et la formation, de 1 500 heures étalées sur deux ans est sanctionnée par un diplôme universitaire. Les universités auxquelles ils sont intégrés "témoignent à l’unanimité de leur attachement à l’offre de formation" qu'ils présentent, "considérée comme une plus-value pour l’université" d'autant que les étudiants sont appréciés "comme vecteurs du rayonnement de l’université", en raison notamment "de leur participation à des événements artistiques sur le campus". Chaque promotion compte 15 à 20 étudiants, presque tous en formation initiale. Elle est assurée le plus souvent par deux ou trois personnes à plein temps, "fréquemment des professeurs agrégés", parfois "des fonctionnaires territoriaux"... Ces postes "sont inscrits au budget des universités avec des statuts divers et le financement de certains d’entre eux est financé sur la subvention versée par la DRAC à l’université". Quand c'est le cas, "les enseignants sont la plupart du temps recrutés sur des CDD, parfois dans des conditions dont le fondement réglementaire est pour le moins discutable. Certains sont mis à disposition par une collectivité alors que les emplois sur lesquels ils sont affectés correspondent à un emploi permanent. Un professeur agrégé s’est même vu imposer un contrat d’agent non-titulaire de l’État, avec obligation de se mettre en disponibilité."

Peu de coopération avec les Espé

L’intégration des CFMI dans les universités "leur a permis de bénéficier du concours des services administratifs et des services communs mais n’a eu pendant longtemps que peu d’effets sur les coopérations pédagogiques avec les autres composantes", même si "des relations ont commencé à s’établir avec les départements de musique et musicologie afin de créer des cursus diplôme universitaire de musicien - intervenant (ou DUMI) / licence.". Les coopérations avec les ESPE et les départements de sciences de l’éducation "sont rares". Quant à l’activité des CFMI en matière de recherche, elle est "quasi inexistante".

La mission s'inquiète aussi de la baisse du nombre des candidats, la formation est accessible, en général, deux années après avoir le bac, et elle exige "une mobilisation personnelle incompatible avec une activité salariée", mais elle est sanctionnée par un diplôme de niveau III (bac + 2) "alors que les professeurs des écoles, principaux partenaires des musiciens - intervenants, appartiennent à un corps de catégorie A". Leur champ d'activité "s’est élargi à de nombreux secteurs : petite enfance, milieu hospitalier, enfants handicapés, maisons de retraite... ainsi qu’au temps périscolaire" avec la réforme et aux conservatoires de musique. "Certains musiciens - intervenants sont désormais appelés à coordonner des projets territoriaux d’éducation artistique et culturelle".

Des référentiels des métiers et des compétences

Les inspections générales examinent trois scénarios, pour finalement les rejeter. "Le premier conduirait à la création d’un diplôme national de l’enseignement supérieur reconnu au grade licence ou au grade de master", mais il est incompatible "avec le principe de l’absence de sélection" à l’entrée dans le cursus et à "l’absence d’implication des CFMI dans la recherche au sens universitaire du terme". Le deuxième "consisterait en la création d’un diplôme national du ministère de la culture et de la communication délivré par les pôles d’enseignement supérieur de la musique", mais la formation perdrait son caractère interministériel. Le troisième "viserait à engager un processus visant à fusionner les CFMI et les pôles d’enseignement supérieur de la musique", mais les écarts entre les cultures professionnelles "sont encore aujourd’hui trop importants". Elles en retiennent un quatrième : "soutenir les initiatives déjà prises par les CFMI pour nouer des liens avec les départements universitaires de musique et de musicologie et les pôles d’enseignement supérieur de la musique" et surtout engager "un processus de réflexion et de recherche communes sur la construction des référentiels des métiers, des compétences et des formations des musiciens - intervenants et des professeurs de musique des conservatoires".

Elles préconisent notamment une meilleure reconnaissance de l’extension du champ d’activité des musiciens - intervenants par les collectivités locales de façon qu'ils "constituent des acteurs majeurs de l’élaboration et parfois du pilotage des volets artistiques et culturels des projets éducatifs territoriaux". Ils doivent également "être identifiés comme personnes ressources en éducation musicale à l’échelle des écoles".

Le rapport ici

 

 

 

 

 

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