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Dix ans de politique inclusive à l’école : quel bilan ? (revue Carrefours de l'éducation)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 14 décembre 2016.

Un manque de formation des professionnels : c’est l’un des constats de trois chercheurs de l’université Toulouse 2 au sujet des élèves en situation de handicap. Ils analysent les travaux de recherche publiés sur ce thème depuis la loi du 11 février 2005, dans une note de synthèse intitulée "dix années de politique inclusive à l’école : quel bilan ?" parue dans le numéro de la revue Carrefours de l'éducation (2016/2, n° 42, p. 215-239).  

Sur cette base, les chercheurs estiment que la formation continue des enseignants devrait être favorisée. "Les établissements spécialisés pourraient être alors des lieux ressources pour toutes les personnes en lien avec les élèves en situation de handicap ; familles, enseignants, éducateurs et accompagnateurs", suggèrent-ils. Dans ce cadre, un socle d’exigences nationales sur la formation au handicap des futurs enseignants pourrait être défini. De surcroît, les préconisations relatives à leur formation "devraient être relayées législativement".

Multiplier les possibilités d’acquisition 

La note évoque des pistes d’innovation pédagogique, comme l’inclusion décloisonnée (échange de groupes d'élèves entre enseignants), l’inclusion individuelle inversée (élève tout-venant inclus dans la classe d’inclusion collective), l’inclusion en groupe de besoins (avec différents élèves en situation de handicap ou non) ou l’inclusion disciplinaire.

Les chercheurs suggèrent aussi "différentes pratiques pédagogiques 'probantes' telles que le tutorat, la coopération en petits groupes, l’enseignement explicite et l’apprentissage de "stratégies cognitives" qui permettraient de "multiplier les possibilités d’acquisition". Parmi les points de vigilance, ils soulignent que certains élèves se retrouvent dans une forme "d’exclusion de l’intérieur". Il convient donc de limiter "les individualisations à outrance qui peuvent conduire à davantage de stigmatisation".

Partenaire de son projet de scolarisation 

En outre, "rien ne permet d’affirmer avec conviction que les inclusions individuelles sont adaptées à toutes les situations". Ainsi, un enfant peut être placé dans "une situation scolaire tellement difficile et exigeante pour lui" qu’elle devient source de souffrance. Par conséquent, la note préconise d’effectuer un travail avec lui pour qu’il soit "partenaire de son projet de scolarisation".

Les élèves de la classe d’accueil, eux, doivent être "préparés à comprendre et reconnaître la différence", recommandent les chercheurs. Et de souligner : "Dans cette perspective, les projets pédagogiques, soutenus par les enseignants, et le projet d’école, impliquant toutes les personnes autour d’objectifs communs, sont importants et permettent d’orienter la pratique : la dynamique collective impulsée se reporte alors sur la dynamique individuelle."

La note de synthèse est consultable ici (accès payant)

Diane Galbaud

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