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Omniprésence des écrans dans le quotidien des adolescents : quels usages ?

Paru dans Périscolaire, Culture le vendredi 09 décembre 2016.

5,8 heures à 11 ans et 8,5 heures à 15 ans : c’est le temps passé par jour par les adolescents devant les écrans en France (sans tenir compte des usages simultanés), selon l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), conduite en 2014 et présentée dans le dernier numéro de la revue Agora débats/jeunesses (hors série 2016/4). Cet état des lieux illustre "l’omniprésence des écrans dans le quotidien des adolescents, quelle qu’en soit l’utilisation", soulignent ses auteurs. Il prend en compte la variété des appareils : ordinateur, tablette, smartphone, télévision...

Cependant, de fortes différences apparaissent selon le sexe. Les garçons s’avèrent surtout attirés par les consoles de jeu : ils y jouent chaque jour en moyenne une heure de plus que les filles. L’utilisation d’un écran d’ordinateur pour faire des devoirs, envoyer des mails, communiquer sur des réseaux sociaux et surfer sur Internet augmente avec l’âge, passant de 1,6 heure par jour à 11 ans à 3,3 heures par jour chez à 15 ans. Cet hausse est moins nette chez les garçons (+ 1,4 heure) que chez les filles (+ 2 heures), lesquelles ont un usage supérieur à celui des garçons dès 12 ans.

Les redoublants plus nombreux à passer plus de 4 heures par jour devant les écrans

Quant au temps passé devant la télévision, il ne se différencie que très peu en fonction du sexe. Il progresse entre 11 et 13 ans (14 ans chez les garçons), puis plafonne autour de 3 heures par jour. À noter, les adolescents issus de milieux défavorisés sont plus nombreux à regarder la télévision au-delà de 4 heures par jour, mais utilisent moins les ordinateurs pour communiquer ou faire leurs devoirs que les enfants des familles aisées.

Autre observation, les redoublants sont plus nombreux à passer plus de 4 heures par jour devant la télévision, à jouer sur une console ou à utiliser un ordinateur. "Ce temps consacré aux écrans pour le divertissement et le loisir est susceptible de réduire substantiellement celui consacré à l’apprentissage scolaire et par ce mécanisme d’engendrer des difficultés scolaires pouvant dans certains cas déboucher sur du redoublement", analysent les auteurs de l’étude.

Des vecteurs de socialisation

De surcroît, l’augmentation de la durée passée devant un écran est associée à "un risque accru de brimades infligées aux pairs". Ainsi,
34,6 % des auteurs de brimades affirment avoir passé plus de 4 heures par jour devant la télévision et 27,1 % devant une console, contre 25,4 % et 18,7 % chez les élèves n’ayant pas brimé leurs pairs. En outre, l’étude souligne le rôle du soutien familial : les adolescents qui estiment avoir de l’aide et de l’affection de la part de leur famille sont plus nombreux à déclarer une durée inférieure à 2 heures par jour devant chacun des écrans étudiés.

Néanmoins, l’impact des écrans se révèle aussi positif. Ainsi, ces appareils peuvent être vecteurs de socialisation, comme le montre l’association "entre usage élevé des ordinateurs pour communiquer notamment sur des réseaux sociaux et sorties avec les amis le soir". L’étude rappelle aussi que leur utilisation requiert des compétences, notamment cognitives, nécessaires à la manipulation des nouvelles technologies. Au final, les collégiens se jugent plus compétents que leurs parents "dans 58 % des cas en ce qui concerne la maîtrise de leur smartphone et dans 38 % des cas pour la navigation sur Internet".

L’article de la revue Agora débats/jeunesses est consultable  ici

Diane Galbaud

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