"Une génération sacrifiée en mathématiques" (Najat Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le mardi 29 novembre 2016.
"Les résultats sont mauvais, ce constat est inacceptable", a répété Najat Vallaud-Belkacem, ce mardi, en présentant TIMSS 2015, l’étude internationale qui mesure notamment les performances en mathématiques et en sciences des élèves de CM1. "Des élèves dont les résultats sont en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE et de l’EU, des enseignants mal à l’aise lorsqu’il s’agit d’améliorer la compréhension des élèves en mathématiques…". Pour la ministre de l’Education nationale, "les difficultés en mathématiques ne sont pas liées à une question d’horaires mais à ce qui est enseigné et comment."
Rappelant que les élèves évalués sont entrés en CP en 2011 et qu’ils ont "subi" la réforme des programmes de 2008, elle n’hésite pas à parler d’une "génération sacrifiée". "A cause des suppressions de postes, d’une formation initiale et continue inexistantes, les élèves en payent le prix fort".
Une "Stratégie mathématiques"
En contre-point, Najat Vallaud-Belkacem souligne la "Stratégie mathématiques" qu’elle a mise en place dès décembre 2014 et qui a abouti aux nouveaux programmes appliqués à la rentrée 2016. Elle a "engagé l’Ecole à relever un triple défi : des programmes en phase avec leur temps, des enseignants mieux formés et mieux accompagnés et une image rénovée des mathématiques". Des "engagements tenus" grâce à "une approche nouvelle des mathématiques, plus ludique, encourageant le recours au numérique", grâce à "un enseignement ambitieux de l’algorithmique et de la programmation qui est désormais proposé du cycle 2 au cycle 4".
S’agissant de la formation continue des enseignants, la ministre insiste : "Les mathématiques sont la discipline la plus représentée au plan national de formation. Pour la seule année 2015-2016, près de 8 000 journées de formation ont été organisées dans les départements et environ 160 000 professeurs des écoles ont suivi une formation en mathématiques et en sciences".
Compte tenu du "travail accompli", Najat Vallaud-Belkacem attend beaucoup de la nouvelle étude TIMSS en 2019. Interrogée sur l’éventuelle remise en cause des programmes par une nouvelle majorité, elle répond : "En matière d’éducation, rien n’est jamais sanctuarisé… Nous avons changé tout ça, est-ce que tout ça va être changé ? Dans l’intérêt du pays, je ne le souhaite pas".
Colette Pâris