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Éducatec-Éducatice : faut-il normaliser pour mieux les référencer les ressources numériques produites par les enseignants ?

Paru dans Scolaire le lundi 21 novembre 2016.

Faut-il créer un guichet unique pour accéder aux ressources institutionnelles mais aussi aux ressources produites par les enseignants, et normaliser les fiches descriptives pour faciliter l'indexation de l'ensemble de ces ressources pédagogiques numériques ? Ces questions ont été au cœur de la conférence "nouvelles ressources, nouvelle pédagogie ?", organisée vendredi 18 novembre 2016 par le Café pédagogique, dans le cadre du salon Éducatec-Éducatice qui se déroulait à Paris du 16 au 18 novembre 2017.

"Quand on regarde la dernière enquête Profetic (ici), on peut être étonné de voir que les enseignants sont uniquement interrogés sur les ressources institutionnelles (…) alors que les sites associatifs rassemblent au moins la moitié des enseignants d'une discipline. Certes, il y a les ressources institutionnelles, mais il y a aussi ce que chacun fait." C'est ainsi que Bruno Devauchelle, membre de l'équipe de recherche TECHNÉ (Technologies numériques pour l'Éducation, université de Poitiers) a introduit la conférence. Plusieurs enseignants et formateurs y sont d'ailleurs venus présenter les sites qu'ils ont créés et dans lesquels sont proposés de nombreuses ressources, pour la plupart construites et améliorées de manière collaborative. D'où la question sur "l'opportunité de créer un guichet unique qui permettrait d'accéder à l'ensemble de ces ressources", poursuit le chercheur.

La question de la "normalisation des fiches descriptives", mais "non des contenus" en vue de pouvoir justement indexer l'ensemble des ressources sur un même portail a été également posée. Alain Thillay de la DNE (Direction du numérique pour l'éducation, ministère de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche) explique que "c'est tout l'enjeu du projet de portail Myriae (ici), conduit avec Canopé, afin de permettre à tout le monde de trouver les ressources numériques pour l’École". Si l'indexation ne porte pour l'instant que sur les volumes institutionnels, Alain Thillay précise qu'un travail est actuellement mené pour "repérer les ressources intéressantes" produites par les enseignants. La réflexion porte également sur "la façon" dont ces derniers "seront sollicités pour les rendre visibles" et sur l'aide à l'indexation qui pourrait être proposée afin que toutes "soient mieux référencées".

Partager et critiquer les ressources mises à disposition pour les améliorer

Pour autant, l'idée de guichet unique et de normalisation des fiches ne fait pas l'unanimité chez ceux qui produisent déjà des ressources. Matthieu Dejean, enseignant d'EPS dans l'académie de Paris et co-créateur du site "tablettes et survêtements" (ici), s'y oppose ainsi à double titre : par peur d'un éventuel "contrôle", mais aussi parce que "l'institution peut être parfois contraignante". "Si l'on attend la validation, cela peut être long", fait-il remarquer.

Les enseignants ont donné aussi des pistes pour développer et partager davantage de nouvelles ressources. Un partage que Julien Cabioch, enseignant en SVT et créateur du site "vivelessvt.com" (ici), estime indispensable, notamment pour les améliorer : "avoir des visions différentes de nos métiers n'est pas un problème. Mais on peut en discuter pour améliorer les ressources", observe l'enseignant. "L'aspect collaboratif : servez-vous, remerciez-moi mais surtout critiquez-moi pour améliorer les ressources", constitue d'ailleurs, selon lui, tout l'intérêt de ces sites associatifs.

Productions d'élèves : des ressources aussi

Les travaux des élèves peuvent aussi constituer des ressources. Le site "vivelessvt.com" valorise ainsi des productions d'élèves. "Nous avons toutes les chances de refaire l'exercice l'année d'après", explique l'enseignant. "Cela permet donc de montrer aux élèves ce qui a été fait l'année précédente. Ils l'analysent et, contrairement à ce que pensent certains, ils ne recopient pas, ils font mieux ! Il y a un véritable enjeu car ils se mettent au travail pour justement faire mieux."

L'enseignant est également favorable à l'utilisation de ressources qui sont publiées sur des sites étrangers, "ce qui se fait beaucoup en sciences". Néanmoins, celui-ci souligne que l'ensemble de ces ressources se heurte à une problématique, "la durée". "Au bout de deux ans, la ressource peut ne plus être référencée", souligne-t-il. "N'y a-t-il pas quelque chose à faire pour en assurer la pérennité ?"

Camille Pons

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