"L’Europe de l’éducation en chiffres" (Une nouvelle publication régulière de la DEPP)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 15 novembre 2016.
Pour "améliorer le débat public", Fabienne Rosenwald, la directrice de l’évaluation, de la prospective et de la performance, a présenté ce mardi 15 novembre, une nouvelle publication du service statistique du ministère intitulée "L’Europe de l’éducation en chiffres".
Cet ouvrage qui devrait paraître tous les 2 ou 3 ans rassemble, sous la forme d’une trentaine de fiches, une soixantaine d’indicateurs sur les pays de l’Union européenne. "Les données internationales sont souvent citées mais pas toujours faciles à interpréter", souligne Fabienne Rosenwald. "Nous avons choisi les pays européens parce qu’on évite de trop grands écarts en termes de contexte et parce que nous possédons sur eux, grâce aux réseaux Eurydice, Eurostat et l’OCDE, les informations les plus fiables".
Classées en six chapitres, ces comparaisons européennes portent à la fois sur l’environnement économique et social des élèves, la diversité des systèmes éducatifs, les dépenses d’éducation, les enseignants, les résultats en termes de performance et d’équité et le passage de la formation à l’emploi.
Moins de jeunes en Europe
C’est ainsi que l’on peut constater un vieillissement de la population européenne plus ou moins prononcé selon les pays. De 2003 à 2014, on est passé de 145 millions à 136 millions de jeunes (0 - 24 ans). Néanmoins, si en Irlande, à Chypre, en France, au Royaume-Uni, et au Danemark, la part des jeunes dans la population se situe au-dessus de 30% ; en Allemagne, en Bulgarie, en Espagne, en Italie ou en Slovénie, elle est au-dessous de 25%.
En ce qui concerne le niveau d’éducation des parents des jeunes européens, les statistiques sont aussi disparates : en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Scandinavie, une majorité d’enfants ont des parents diplômés de l’enseignement supérieur (48% dans le cas de la France), tandis qu’en Bulgarie, en Italie, au Luxembourg, à Malte, au Portugal et en Roumanie, la majorité des parents ont un faible niveau d’études (45% au Portugal et à Malte).
Peu d’orientations précoces
Si les troncs communs (élémentaire+collège) sont majoritaires dans l’UE, seuls quatre pays pratiquent l’orientation précoce couplée à un fort développement de l’apprentissage (Allemagne, Autriche, Lituanie, Pays-Bas), le Danemark étant le seul pays qui conjugue tronc commun non sélectif et apprentissage.
Rappelant la stratégie "Education et Formation 2020" fixée par la Commission Européenne, la directrice de la DEPP constate qu’en 2014, "l’objectif de contenir dans la limite de 10% la part des jeunes de 18 à 24 ans sortants précoces est atteint par 18 pays, dont la France ; celui de porter la part de diplômés du supérieur parmi les 30-34 ans au-dessus de 40% est réalisé par 17 pays, dont la France. La France qui n’atteint pas encore les objectifs fixés sur l’employabilité des jeunes diplômés et le niveau de compétences en sciences".
Des enseignants plus âgés
Autre constat : les enseignants européens sont plus âgés aux niveaux d’éducation plus élevés. La Belgique, le Luxembourg et le Royaume-Uni sont les seuls pays dont la part d’enseignants de moins de 40 ans est supérieure à 40% à chaque niveau d’éducation. A l’inverse, les pays méditerranéens, les pays baltes, l’Autriche ou l’Allemagne connaissent une proportion d’enseignants de moins de 40 ans inférieure à la moyenne des 21 pays et l’Italie compte même moins de 10% d’enseignants de moins de 40 ans.
A l’occasion de la parution de cette nouvelle publication, Fabienne Rosenwald a rappelé les principales caractéristiques des deux grandes enquêtes internationales dont les résultats sont imminents : TIMSS 2015 (Trends in mathematics and science study), à laquelle la France participe pour la première fois au niveau du CM1, sera publiée le 29 novembre et PISA 2015 (Programme for international student assessment), le 6 décembre.
"L’Europe de l’éducation en chiffres" est également publié en langue anglaise. Le document est téléchargeable (en français) ici