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REP : comment les enseignants perçoivent-ils les élèves en grande réussite scolaire ? (thèse)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 15 novembre 2016.

Certes, les professeurs des écoles en réseaux d'éducation prioritaire (REP) font face à la forte hétérogénéité des niveaux de leurs élèves, à la grande difficulté scolaire et à des problèmes de discipline, "plus fréquents qu'ailleurs". Mais dans le même temps, leurs établissements recèlent "des élèves en grande réussite scolaire". Comment les perçoivent-ils au quotidien ? C’est la question explorée par Caroline Hache, dans une thèse soutenue à Aix-Marseille Université en avril 2016, diffusée en novembre. Elle a recueilli au niveau national les réponses de 2 490 enseignants via un questionnaire, complétées par des entretiens avec dix d’entre eux à Marseille.

"Un élève sage, à l’écoute et qui participe en classe" :  c’est la vision de l’enfant en grande réussite scolaire pour la plupart des professeurs interrogés. Comment l’évaluent-ils ? Seuls 9% se fondent sur les standards d’évaluation fournis par l’institution (évaluations départementales et nationales). Près de la moitié (49%) préfèrent utiliser leur propre méthode "subjective", à partir de critères qu’ils ont définis.

Une sous-évaluation "a priori" du niveau scolaire

D’autres enseignants font référence à des critères observables, avec des mots tels que "dynamisme", "moteur", "émulation". "Ce sont des critères ambigus, plurivoques et difficilement mesurables", remarque la chercheuse. Elle note aussi que les professeurs, lorsqu’ils n’ont pas d’informations sur le niveau des élèves, "ont tendance à sous-évaluer a priori les élèves des milieux défavorisés à cause de leur connaissance sur leur milieu social".

Du fait de leur assimilation plus rapide des connaissances, les enfants en grande réussite sont perçus comme "des auxiliaires pédagogiques". Par exemple, les enseignants expliquent qu’ils leur demandent de "faire un lien entre eux et les élèves en grande difficulté, pour permettre à ces derniers d’acquérir un savoir". Caroline Hache pointe le danger de cette instrumentalisation qui peut "pénaliser leur propre acquisition de savoirs". Elle souligne : "Cela entre en dissonance avec la volonté par ailleurs affirmée des enseignants de garder un haut niveau d’exigence" pour ces enfants.

La thèse est consultable ici

Diane Galbaud

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