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Ne refusons pas à l'enfant "la possibilité de s'ennuyer" (Olivier Douville, revue Enfances & Psy)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le jeudi 10 novembre 2016.

C'est sans doute davantage l'adolescence que l'enfance qui est "le temps de l'ennui, de la morosité", estime Olivier Douville, psychologue clinicien et psychanalyste, maître de conférences en psychologie à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, dans un entretien publié dans le dernier numéro de la revue Enfances & Psy ("Éloge de l'ennui", n°70).

Pourquoi ? L'adolescent rencontre ce sentiment que "ce qui rassurait ne joue plus son rôle". L'ennui devient le "compagnon du doute" et "l'affect inséparable des latences, de ces moments de repli pour des métamorphoses". L'enfant, lui, "élabore, cherche, rêve, il n'a pas toujours de réponse". Néanmoins, il peut être parfois "désoeuvré et solitaire". "Il vit sans doute, dans un moment qu'on décrirait comme de l'ennui, une rêverie salutaire même si à peine formulée", souligne Olivier Douville.

S'ennuyer un peu pour rêver et créer

À l'inverse, l'agitation constante produit peut-être "des effets de restriction de la vie imaginative". Le psychologue précise : "Si on refuse à l'enfant la possibilité de s'ennuyer, alors on le voue à des bombardements d'excitation qui entraveront à plus ou moins long terme l'exercice du discernement". Par conséquent, "ne rangeons pas nos vies et celles de nos enfants sous un impératif de productivité". Car il faut supporter de "s'ennuyer un peu pour rêver et créer".

Olivier Douville aborde aussi le cas particulier des enfants-soldats qui s'ennuient "une fois la paix revenue". Même dégoûtés de ce qu'ils ont subi, "leur vie exténuée et nerveuse de naguère leur manque". Ils entretiennent alors l'excitation par des consommations d'amphétamines, alternent des vécus dépressifs et des bouffées mégalomanes. Ils doivent se réhabituer à des régles ordinaires pour, peu à peu, retrouver la capacité de dormir plusieurs heures d'affilée. Une fois le sommeil revenu, ils accèdent alors "un tant soit peu" à l'ennui pendant la journée.

La revue est consultable ici (accès payant).

Diane Galbaud

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