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Prévention spécialisée : les députés feront des propositions pour son évolution

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le mardi 08 novembre 2016.

"Nous ne pourrons plus revenir dans certains quartiers si le fil est coupé." Alexis Coutin, représentant du collectif des éducateurs de la prévention spécialisée de la Drôme, était entendu par "la mission d'information sur l’avenir de la prévention spécialisée" réunie à l'Assemblée nationale ce 8 novembre. Il a fait part de la vive inquiétude de ses collègues après que le Département a annoncé qu'il allait "sabrer" dans les financements à hauteur de 50 %. Le président Denis Jacquat (LR) affirme qu'il est, avec les autres membres de la mission, convaincu de l'utilité de leur action, mais sans doute aussi de la nécessité d'une adaptation : "il y aura des propositions qui seront faites", a-t-il affirmé. La mission entendait, outre cet éducateur, Jean Rouche (Paris), Didier Comte (Puy-de-Dôme), Patrick Banneux (Nord) et Michèle Alart (Val-d'Oise).

Tous ont souligné la nécessité, au-delà de la pérennité des financements, d'avoir "plus de visibilité et de cohérence dans l'action", alors que la loi NOTRe inquiète les acteurs, puisque la prévention ne figure plus parmi les compétences obligatoires des départements, d'où le risque d'abandonner certains territoires où la police déjà n'intervient plus, mais aussi de voir les éducateurs perdre le sens même de leur action et n'être plus que "des porteurs de dispositifs", sans chercher à répondre aux besoins spécifiques des jeunes d'un quartier.

Ils demandent aussi que les questions de gouvernance soient "clarifiées". Quand une structure dépend à la fois de l'Etat, du département et de la commune qui "n'ont pas les mêmes objectifs", elle reçoit "des injonctions paradoxales" : "on est déchirés en permanence", explique l'un d'eux. Un autre demande "des contrats d'objectifs concertés" entre toutes les tutelles. 

Les présidents d'association et les éducateurs font remarquer que l'environnement a changé, avec l'augmentation de la délinquance des jeunes filles, le travail avec les établissements scolaires, quand ils le veulent bien, alors que leurs élèves, exclus temporairement ou décrocheurs sont "à la rue", avec la prévention de la radicalisation.... Ils ont besoin d'un "observatoire de l'adolescence", d'un annuaire des associations, pour échanger les bonnes pratiques et les informations. Et ils se défient de toute automaticité. Un quartier inscrit en "politique de la Ville" n'a pas nécessairement besoin qu'une équipe de prévention spécialisée y travaille alors qu'un quartier qui n'est pas en politique de la Ville peut en avoir besoin. Ils insistent donc sur la nécessité d'avoir des diagnostics précis, et, implicitement, ils reconnaissent une évolution de la profession, qui était réticente à rendre des comptes, et qui en admet plus facilement aujourd'hui la nécessité. Mais comment évaluer une action alors que la situation d'un jeune dépend de multiples facteurs, parmi lesquels l'action d'un éducateur ne peut pas être isolée... ?

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