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C'est d'abord par vocation qu'on devient professeur des écoles (SNUIPP, Harris interactive)

Paru dans Scolaire le lundi 07 novembre 2016.

"Il n’y a pas de crise de vocation", mais il peut y avoir "crise de recrutement", estime le SNUIPP qui publie, ce 7 novembre, les résultats de son "observatoire des professeurs des écoles débutants", une enquête triennale menée par par Harris Interactive auprès de quelque 1 600 enseignants ayant cinq ans ou moins d’ancienneté, à partir d’un fichier de contacts fourni par le syndicat FSU du premier degré, en même temps que le Cnesco publie son rapport sur "l'attractivité du métier d'enseignant" (voir ToutEduc ici).

L'organisation syndicale estime que "cette enquête rejoint le rapport produit par le CNESCO à bien des égards" et souligne que "74% des jeunes enseignants interrogés affirment qu'ils ont fait le choix d'enseigner pour être auprès des enfants et pour les aider à apprendre, à réussir et s'épanouir", que c'est donc la vocation qui "reste la principale motivation pour devenir professeur des école."

Une élévation du niveau de diplôme

Le portrait ainsi dressé montre que "la part des nouveaux enseignants disposant d’un Master ou d’un autre diplôme de niveau Bac +5 a en effet explosé (79% pour les Master contre 9% en 2010)" alors que les titulaires d'une licence ne sont plus que 5% (contre 64% en 2010). Interrogée par ToutEduc sur cette élévation du niveau de recrutement, Nathalie Mons, présidente du Cnesco, estime d'ailleurs qu'elle ne constitue pas un frein, bien au contraire. Associée à d'autres mesures, elle contribue à renforcer l'attractivité du métier.

A noter aussi, parmi les évolutions récentes, la part plus importante de ceux qui ont choisi ce métier après une première expérience professionnelle, plus souvent dans le secteur privé que dans le public : 32% aujourd’hui contre 25% en 2010 et 15% en 2001. Ils se situent "de plus en plus au centre de l’échiquier politique (31%, +7 points en 3 ans) et de moins en moins à Gauche (27%, -3 points) ou à l’extrème-Gauche (25%, -3 points)". Par ailleurs, l'enquête révèle "une hausse très marquée du recours aux blogs et groupes de discussion (58%, +19 points) et aux réseaux sociaux (51%, +26 points)".

Les motifs de satisfaction centrés autour des élèves

Pour eux, les principaux motifs de satisfaction "sont centrés autour des élèves : leur réussite (63%), la relation avec eux (60%) et le fait de leur transmettre des connaissances (53%)." Ils estiment que "les priorités de l’école devraient avant tout être l’épanouissement des enfants (59%) et dans une moindre mesure la formation de futurs citoyens (45%) plus que la transmission pure de connaissances, la transmission du goût de l’effort ou encore la contribution à réduire les différences sociales (moins de 35%)".

Et les motifs d'insatisfaction sont corrélés. En effet, immédiatement après les temps de préparation (65%) viennent "les différences de niveaux au sein de la classe (62%) et l’échec persistant de certains élèves (54%)". Et le premier facteur d’échec scolaire identifié est le nombre d'élèves par classe (83%), loin devant la situation sociale des familles (47%) ou les programmes trop chargés (36%, -15 points depuis 2013 avec les nouveaux programmes). A noter que "les comportements violents sont plus souvent évoqués qu’auparavant" (+8 points par rapport à 2013). Quant à la place des parents dans l’école, elle "reste pour les enseignants un sujet important et qui ne fait pas consensus", elle est satisfaisante pour un peu moins de la moité de ces jeunes enseignants, les autres trouvant qu'elle est trop importante ou au contraire "qu’il faudrait leur faire plus de place". Le recentrage sur les fondamentaux ne fait pas davantage consensus (48% pour, 51% contre). Le débat sur la limitation du redoublement est moins équilibré (32% pour, 65% contre).

D'autres motifs d'insatisfaction

Ils sont plus de 4 sur 5 à se dire insatisfaits de la réforme des rythmes scolaires, laquelle, commente le syndicat, "s’est construite en accord avec la logique et le fonctionnement interne du milieu éducatif mais s’est finalement heurtée à la réalité sociale externe", qu'il s'agisse du rythme de travail des parents ou des difficultés des municipalités à recruter des agents pour le périscolaire. Les autres principaux motifs d'insatisfaction sont les APC (activités pédagogiques complémentaires) et la formation qu'ils ont reçue. Contrairement à ce qu'affirme le Cnesco, qui estime que les étudiants se font une idée relativement exacte du niveau de salaire et de la charge de travail qui les attend, l'enquête du SNUIPP témoigne d' "un décalage important entre ce qu’ils imaginaient du métier et sa réalité, principalement au niveau des implications du métier sur leur vie privée (60%) et de la charge de travail (54%)". Ils sont toutefois 7 sur 10 à se déclarer "satisfaits par rapport à ce qu’ils attendaient du métier" et ils sont "un peu moins nombreux qu’il y a 3 ans à souhaiter changer de métier dans les 15 prochaines années (14%, -4 points)".

Le SNUIPP souligne toutefois qu' "une forme d’optimisme retrouvé semble émerger" puisque "la part de ceux qui trouvent que les choses "vont dans le bon sens" en matière de travail en équipe (67%, +10 points), de prise en compte des préférences dans l’affectation (25%, +11 points) et des actions de formation continue (26%, +9 points) augmente par rapport à 2013." Il prévient toutefois, "la vocation ne suffit pas". Il s'inquiète notamment des programmes des candidats à la primaire de la droite et du centre qui contrediraient le mouvement de reprise des recrutements.

L'enquête est téléchargeable sur le site du SNUIPP, ici

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