N Vallaud-Belkacem fête les 250 ans de l'agrégation, défend l'excellence et la démocratisation
Paru dans Scolaire le lundi 07 novembre 2016.
Invitée par la société des agrégés à célébrer les 250 ans du concours le 4 novembre, la ministre de l'Education nationale s'est pliée à l'exercice de "la leçon" et a traité le sujet de sciences économiques et sociales. Najat Vallaud-Belkacem devait répondre à la question "Pense-t-on politiquement comme on est socialement ?". Sans méconnaître le poids des déterminismes sociaux, elle se refuse à les considérer comme indépassables, faute de quoi la politique n'aurait pas de sens, pas plus que l'éducation : "Si vous ne pensez pas que l’on puisse s’abstraire de ce déterminisme, alors il n’y a aucun sens à enseigner (...) Oui, les déterminismes sociaux et économiques existent. Oui, ils pèsent sur la scolarité de nos élèves. Et c’est justement parce que l’École est une institution précieuse, qu’il est important qu’elle ne soit pas une machine à reproduire les inégalités."
"C’est la raison pour laquelle, avec la refondation de l’Ecole, nous avons mis en œuvre une entreprise de réforme d’une ampleur historique. Et cette ampleur, j’en suis consciente, a pu susciter, une certaine inquiétude. Des réserves aussi (...) On nous dit 'démocratiser l’excellence c’est la pervertir !'. Mais sauf erreur de ma part, il n’y a pas une quantité limitée d’excellence ! (...) Ce que j’ai voulu faire, à la tête de ce ministère, c’est créer des liens (...) J’ai voulu rappeler, en somme, la force de cette simple conjonction de coordination : le 'et'. Oui, on peut à la fois ne rien négliger de l’instruction et ne pas méconnaître la formation du citoyen ! Oui, on peut développer l’éducation artistique et culturelle et s’assurer que tous nos élèves connaissent l’Histoire, les mathématiques et les sciences ! Oui, nous avons besoin du numérique et des langues et cultures de l’Antiquité ! Et oui, on apprend en suivant des cours, mais aussi en faisant, en s’engageant dans des projets : c’est la force des parcours comme des EPI que de lier les connaissances et l’expérience, les savoir et les savoir-faire."
La présidente de la société des agrégés avait, auparavant, fait l'éloge de l'agrégation, "une formation de tout l’esprit et de tout l’être", qui apprend aux candidats "rapidité, vivacité, clarté, fiabilité, rigueur, constance… autant de qualités qui sont celles du savant, comme de l’homme ou de la femme d’action, bref de l’honnête homme de tous les âges et de tous les siècles".
Le discours ici