Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Harcèlement : la politique suivie depuis plusieurs années porte ses fruits

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le mercredi 02 novembre 2016.

Pour la première fois, l'enquête internationale HBSC (sur le bien-être des enfants à l'école) menée tous les 4 ans au niveau collège* "montre une diminution des brimades subies ou agies entre 2010** et 2014". Le harcèlement aurait globalement diminué de 15 % au collège, le nombre des harceleurs aurait diminué de 30 % et le nombre des victimes en 6ème aurait diminué de 33 %. Le harcèlement concerne 12 % des élèves à l'école primaire (5 % de manière sévère), 10 % des élèves de collège, dont 7 % de manière sévère, 1,4 % des lycéens de manière sévère.

Najat Vallaud-Belkacem a présenté ces chiffres ce 2 novembre, veille de la seconde édition de la Journée nationale "Non au harcèlement" dont le thème est, cette année, le cyberharcèlement. La ministre de l'Education nationale rappelle que la loi de 2014 sur "l'égalité réelle"*** qu'elle a portée lorsqu'elle était en charge des droits des femmes et la loi de 2016 "pour une République numérique"**** font du harcèlement et du cyber harcèlement des délits. Elle invite les parents à porter plainte, mais aussi les responsables de l'Education nationale à trouver, en ce qui concerne les auteurs, "des réponses éducatives qui ne se limitent pas à la sanction".

Le mal que peut causer un "like"

Pour elle, il est clair qu'une telle journée joue un rôle important en termes de sensibilisation de tous les acteurs, les élèves, les personnels de l'Education nationale, les parents, les associations. "Rose carpet" lance d'ailleurs un clip qui montre aux adolescents quel mal que peut causer un simple "like", lorsqu'il accompagne et renforce un message haineux. Elle rappelle les mesures prises pour prévenir de tels actes, notamment les plans de prévention qui devront intégrer une dimension "cyber", et la 4ème édition du prix "non au harcèlement". En ce qui concerne la formation, la ministre signale la création du programme M@gistère pour le second degré, à l'instar de celui qui existe déjà pour le 1er degré, et l'augmentation, à hauteur de 3 000 des "ambassadeurs lycéens". Pour la prise en charge des cas de harcèlement, elle évoque le passage de 250 à 300 des "référents harcèlement", c'est à dire des personnes habilitées par la CNIL à consulter les fichiers contenant des informations confidentielles, et l'élargissement des horaires du "30 20".

Un nouveau guide de prévention des cyberviolences aide les équipes éducatives à mieux prendre en charge ces situations, mais aussi à éviter certaines erreurs, du type organiser une confrontation entre le harceleur et la victime qui risque ensuite des représailles.

Google, YouTube et FaceBook partenaires

Sont partenaires du ministère Google et YouTube, l'association e-enfance qui a notamment noué des liens avec Facebook et d'autres réseaux sociaux pour leur demander, après vérification du sérieux de la requête qui lui a été adressée, l'effacement de certains contenus. Elle gère aussi le 0800 200 000. La MAE vient de recruter 10 chargés de prévention et organise au mois de janvier une semaine de la prévention. Sont également partenaires l'Ecole des parents et des éducateurs d'Ile-de-France, France Télévision et plusieurs diffuseurs (dont BFM, TF1...) qui relaient les campagnes médiatiques en direction des jeunes.

ToutEduc vous propose un extrait de l'intervention de Justine Atlan (e-enfance), une vidéo réalisée par Claude Tran ici.

* L'étude n'est pas disponible sur le site de HBSC ici

* Indépendamment du rythme des enquêtes, c'est en 2010 que Luc Chatel, alors ministre de l'Education nationale, a chargé Eric Debarbieux d'une mission sur les violences à l'école (voir ToutEduc ici)

** L'article 41 de la loi de 2014 (article 222-33-2-2 du code pénal) prévoit un an d'emprisonnement et 15 000 € d'amende lorsque "le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale" n'ont causé aucune incapacité de travail ou une incapacité inférieure ou égale à huit jours. La peine est doublée, notamment si ces faits "ont été commis sur un mineur de (moins de) quinze ans" ou "lorsqu'ils ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne". Les peines peuvent atteindre trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsque ces deux conditions sont remplies.

*** Les articles 226-1 et suivants portent sur "le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui" et l'article 226-2-1, créé par la loi de 2016, aggrave les peines prévues, jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 60 000 € d'amende, si les faits portent "sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel prises dans un lieu public ou privé".

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →