Langue basque : porter l'effort sur les enfants d'âge scolaire (inspections générales)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture le vendredi 21 octobre 2016.
L’école apparaît comme le "socle de la revitalisation de la langue basque", estime dans un rapport commun les inspections générales de l'Education nationale, de la Culture et de l'Administration sollicitées avant le renouvellement de la convention de l’Office public de la langue basque, l'OPLB. En effet, la proportion des locuteurs bascophones, estimée à 22 %, "devrait continuer à diminuer dans les prochaines années, en raison de l’effacement des anciennes générations" mais elle est appelée "à s’accroître à nouveau" avec la "nette reprise de la part des locuteurs dans les jeunes générations".
Les rapporteurs calculent que l’offre d’enseignement bilingue (public et privé confessionnel) ou immersif (réseau associatif des ikastolas) "touche des effectifs croissants". L’expérimentation de classes maternelles "immersives" s’est développée. Dans l'élémentaire, le nombre des élèves touchés (près de 10 000) représente 38,2 % des effectifs, avec "une progression annuelle moyenne de 4,7 %". De plus, "la nouvelle organisation du temps scolaire a des effets bénéfiques, en permettant d’exposer les élèves à la langue enseignée sur des journées entières". Pour le second degré, "les chiffres sont également en augmentation (4,6 % par an pour le collège, 6 % pour le lycée)", mais très inférieurs : 2 326 collégiens, soit un sur six, et 583 lycéens, soit un sur onze.
"La ressource humaine constitue la principale limite à la consolidation de l’offre bilingue, les concours ne permettant pas de pourvoir tous les postes ouverts pour le premier degré. Des actions particulières de formation ont par ailleurs été mises en place pour élargir les disciplines enseignées au collège." Toutefois, les inspecteurs attirent l'attention sur "l’évaluation des compétences langagières atteintes" qui commence seulement à s’effectuer "par référence aux niveaux définis dans le cadre européen de référence". Ils préconisent de plus "un renforcement du potentiel d’inspection".
Ils se posent également la question de la labellisation de crèches bilingues et bascophones qui concerne 20 établissements, mais dont l'extension demeure subordonnée à une validation par la CNAF (caisse nationale d'allocations familiales). "Un dispositif analogue a été élaboré pour l’accueil de loisirs sans hébergement et devrait se déployer prochainement." Mais ces structures "butent souvent sur la difficulté à trouver des intervenants susceptibles d’être immédiatement opérationnels".
Les inspections soulignent d'ailleurs que "la création d’une intercommunalité couvrant l’ensemble du territoire ouvrira de nouvelles possibilités d’action. Au titre de la compétence linguistique dont il est appelé à se doter, le nouvel EPCI devrait principalement intervenir dans les domaines de l’enseignement et des activités périscolaires, de la petite enfance, des loisirs, de l’éducation artistique et culturelle, de la lecture publique, de la formation des agents, des cours pour les adultes et de l’usage de la langue dans les services des communes."
Le rapport d'évaluation de l'Office public de la langue basque est téléchargeable ici