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N. Vallaud-Belkacem : nous n'en sommes qu'aux prémices d'une "formation continue intelligente" (exclusif)

Paru dans Scolaire le mercredi 19 octobre 2016.

"On en est encore aux prémices de ce que pourrait être une formation continue intelligente." Participant à la table ronde, organisée à son invitation au ministère de l'Education nationale, à l'occasion de la sortie d'un numéro spécial du "Nouvel éducateur" consacré au cinquantenaire de la disparition de Célestin Freinet, Najat Vallaud-Belkacem dit toute l'importance qu'elle accorde à la formation des enseignants. Interrogée par ToutEduc sur ce que pourraient être les priorités d'une nouvelle mandature, la ministre cite d'abord la nécessité de "continuer l'investissement éducatif". Pour elle, il faut aller plus loin que les 60 000 postes, mais aussi "faire aboutir" les réformes qui ont été lancées et qui "n'ont pas encore produit tous leurs effets".

Elle insiste sur la question de la formation continue des enseignants, qui n'est pas seulement une question de moyens, même si elle souligne l'importance de leur accroissement dans les budgets 2016 et 2017. Répondant à la salle qui a dénoncé, à plusieurs reprises, le caractère vertical d'une institution "dont on n'attend plus grand chose", et à l'inverse, vanté "l'horizontalité" qui permet les échanges, elle estime que "le vrai sujet" sur lequel elle souhaiterait travailler à l'avenir, c'est "la gouvernance et le pilotage" : "c'est sur la gouvernance du système que les choses se jouent". Et, ajoute-t-elle, sur la gestion des ressources humaines. Elle évoque aussi "le soutien à l'innovation" et l'intérêt de la recherche qui vient "évaluer les intuitions des pédagogues". Elle souhaite d'ailleurs qu'à terme, le ministère dispose de son service de recherche & développement.

Célestin Freinet "continue de nous inspirer"

Et elle rend hommage à Célestin Freinet, qui "continue de nous inspirer", parce qu'il place "l'élève au coeur de l'école et l'Ecole au coeur de la République". Et la ministre partage les opinions de ceux qui se sont exprimés avant elle.

Pour Catherine Chabrun, rédactrice en chef du Nouvel éducateur, "très peu d'enseignants" connaissent la pédagogie Freinet, qui "ne pénètre pas la formation" et qui se réduit, trop souvent, à des techniques, alors qu'il n'est pas question de "les reproduire à l'identique", mais de les penser "dans la société d'aujourd'hui". Ces deux thèmes sont repris par de nombreux intervenants, notamment par Philippe Miquel (SNUIPP) pour qui, quand les enseignants ont entendu parler de Freinet, c'est "sans savoir d'où", via des outils, sans accéder à une vision globale de son propos. Christian Chevalier (SE-UNSA) dénonce "la frilosité de l'institution", son incapacité à distinguer "les choses remarquables" qui se font "à côté", alors que dominent encore "des modèles injonctifs" dans trop d'académies.

Des formations assurées "toujours par les mêmes"

Un enseignant fait remarquer que si la figure de Freinet n'est pas évoquée dans les formations officielles, elle remplit des salles de jeunes enseignants dans des formations militantes les week-ends. Christian Rousseau, directeur d’une école Freinet, dénonce lui aussi un système de "formation à la réforme" assurée par "toujours les mêmes", "quelle que soit la réforme"...C'est pourquoi, pour Pierre Frackowiak, "l'innovation est toujours héroïque" face à ce qu'il appelle "l'administratisation" de l'éducation, aux "usines à cases" et au "pilotage par les résultats apparents".

Claude Lelièvre, qui signe le premier "papier" du numéro spécial du Nouvel Educateur, rappelle que pour Célestin Freinet, "la révolution pédagogique sera l'oeuvre des éducateurs eux-mêmes ou ne sera pas (...) c'est sans doute la première fois dans l'histoire de la pédagogie qu'une action de rénovation part ainsi radicalement de la base". Mais il ajoute une autre "grande caractéristique" de sa pensée, "la place éminente qu'il a accordée à la coopération". Car pour lui, la question de la formation du citoyen est primordiale. Sophie Dargelos (les Francas) le dit aussi, "pas d'éducation à la démocratie sans éducation démocratique". Et pour Sophie Graillat (DEI), la France n'a pas le choix, elle risque d'être condamnée pour non respect de ses obligations internationales, la pédagogie active correspondant aux droits de l'Enfant.

La vidéo de cette table ronde devrait être disponible dans quelques jours sur le site des "entretiens Jean Zay" (ici)

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