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La jeunesse s'engage davantage, les clivages sont importants (enquête DGEPVA, Injep, Crédoc)

Paru dans Périscolaire le mardi 18 octobre 2016.

La création du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse s'accompagnera de la publication d'un tableau de bord annuel d'évaluation de ces politiques, mais aussi d'un "baromètre" produit par la DJEPVA (direction de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative) avec le Crédoc et l'Injep. C'est la première édition de ce baromètre qui a été publiée ce 18 octobre, après une enquête menée auprès de 4 000 jeunes âgés de 18 à 30 ans qui sont "entre confiance et inquiétude pour l'avenir". Ils ne sont pas moins engagés que les générations précédentes, "mais autrement", les clivages sont importants selon le sexe, le niveau de diplôme, le niveau de revenus, la situation géographique....

Lorsqu'on leur demande de décrire leur état d'esprit en quelques mots, près de la moitié des jeunes (49 %) usent de mots positifs, "bien", "heureux", "décidés à avancer", mais 32 % "ne citent que des éléments négatifs". A noter que 90 % des jeunes Danois se déclarent heureux. A noter également que "le contexte récent de début de reprise (économique) semble peu impacter le regard que portent les jeunes sur leur avenir".

Voici d'autres résultats significatifs de cette enquête

Les attentats de 2015 ont eu un fort impact sur les 18-30 ans, qui se sentent "moins en sécurité" (58 %) et se méfient "de certains groupes de personnes", mais ressentent "plus de patriotisme" (49 %), se sentent "plus solidaires avec les autres" (47 %), et ce sont ceux qui se déclarent inquiets quant à leurs perspectives d'avenir qui sont plus enclins à se défier de certains groupes. Près d'un sur cinq "cite l'envie de s'engager comme l'une des conséquences des attentats".

Alors que 89 % des jeunes estiment que les relations entre les hommes et les femmes sont bonnes, 79 % que les relations entre les générations sont bonnes, ils ne sont que 68 % à le penser des relations entre jeunes d'origines différentes. "Nos concitoyens aspirent à une forme d'uniformisation des modes de vie", ajoute le Credoc.

La France est, après l'Islande, le pays européen où le plus de jeunes (19 % des 18-24 ans) participent "régulièrement" à des activités bénévoles, mais c'est aussi celui où le moins de jeunes déclarent avoir vu leur participation reconnue par un certificat, un diplôme ou "une autre forme de reconnaissance". Un tiers des 18-30 ans (35 %) donnent de leur temps au moins une fois dans l'année au sein d'une association, d'un parti politique, d'un syndicat, soit 9 points de plus que l'an dernier. Cette participation est fortement corrélée au niveau de diplôme : 8 % de ceux qui n'en ont aucun évoquent un engagement chaque semaine quelques heures, contre 13 % de ceux qui ont le brevet des collèges et 20% des bac +4 (mais 13 % des bac + 5). L'engagement est également plus fort en milieu rural, et chez les hommes que chez les femmes. Il est plus faible chez les demandeurs d'emploi, chez ceux qui sont inquiets pour leur avenir, dont la vie ne correspond pas à leurs attentes, ou qui considèrent que leur parole n'est pas prise en compte "au sein des espaces au sein desquels ils évoluent" .

Quand on leur demande quelles sont les causes qui leur donnent envie de s'engager, seuls 9 % n'en identifient aucune. Les autres citent en premier le sport, puis "la santé, la recherche médicale, l'aide aux malades", l'environnement, l'éducation et la jeunesse. Viennent ensuite la paix dans le monde, le domaine social et la solidarité, la culture et les loisirs, la lutte contre les discriminations, l'action humanitaire...

Le service civique est relativement connu, mais pas toujours bien identifié; 43 % des jeunes "seraient intéressés, tandis que 22 % affirment qu'ils n'en feront "certainement pas" un. Un tiers de ceux qui ont envie de s'engager dans un service civique disent que leur situation ne le leur permet pas, 12 % qu'il est difficile de trouver un emploi dans une association ou une collectivité.

Les jeunes sont deux fois moins nombreux que leurs aînés à être membre d'un parti politique (2 % contre 4 %) et 3 fois moins nombreux à adhérer à un syndicat (2% contre 6 %).

L'enquête montre aussi "un cumul des formes d'engagement dans la vie de la cité" : ils consultent d'autant plus internet pour lire les opinions des autres, pour donner leur opinion, pour signer une pétition qu'ils sont déjà engagés par ailleurs. Mais les auteurs ajoutent que ces nouvelles formes d'engagement s'adressent aussi à des publics réticents à s'engager et qu'elles "viennent élargir quelque peu les contours de la participation citoyenne". Toutefois, l'enquête ne permet de s'interroger sur la qualité de ces engagements.

La quasi-totalité des jeunes (85 %) "expriment un besoin d'aide accrue de la part des pouvoirs publics", notamment une aide financière ou pour trouver un emploi. Mais ils manquent d'information sur leurs droits sociaux, ils ne sont que 17 % à avoir entendu parler de la "garantie jeunes" et 25 % à avoir entendu parler de l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé et, comme l'ensemble des Français, ils sont de plus en plus nombreux à déclarer "être obligés de s'imposer des restrictions sur la santé" : 36 % des jeunes ayant un diplôme inférieur au bac ont renoncé à une consultation chez le dentiste, 31 % à une consultation chez un généraliste.

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