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Comment développer l'apprentissage dans les lycées professionnels (Inspections générales)

Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 01 octobre 2016.

Comment développer l’apprentissage dans les lycées professionnels ? Le ministère de l'Education nationale publie un rapport de ses deux inspections générales très favorable à ce développement, même si les expérimentations de mixité des publics, apprentis et élèves, sont "en nombre limité", avec "un effectif faible d’apprentis", et qu'il s'agit le plus souvent "de préserver des sections correspondant à un besoin économique mais menacées de fermeture du fait de la faiblesse des effectifs".

Les rapporteurs soulignent que l'Education nationale peut s'appuyer sur ses "points forts", dans "un contexte concurrentiel", le premier d'entre eux étant l'existence d' "un réseau d’établissements scolaires réparti sur tout le territoire" alors qu' "un des obstacles au développement de l’apprentissage pour les jeunes est l’éloignement entre le centre de formation, le lieu de travail, et le domicile avec toutes les difficultés de déplacement, d’hébergement, de moyens financiers que cela entraîne".

 Un moyen de prévenir le décrochage

Les inspecteurs évoquent les avantages de cette mixité. "Les statistiques détaillées des résultats aux examens données par l’académie de Caen montrent un bon niveau de réussite pour les sections mixées et notamment pour les apprentis." De plus, "de nombreux jeunes sont demandeurs à l’issue de leur baccalauréat professionnel d’une formation qualifiante parfois de niveau V correspondant à une spécialisation et s’inscrivent en CAP ou en mention complémentaire" : pour eux, "l’ouverture de formations complémentaires d’une année par apprentissage" est intéressante. Plus globalement, le développement des parcours mixés permet "d’offrir à des jeunes des conditions de formation plus adaptées et, donc, est un moyen de prévenir le décrochage (...) L’apprentissage peut être mis à contribution pour le traitement curatif des jeunes décrochés."

Ils ajoutent qu'à la condition que soient respectées "un certain nombre de conditions", la mixité des publics "est pédagogiquement possible". D'ailleurs, les enseignants qui ont expérimenté la formule "s’estiment gagner en professionnalité". La mixité peut d'ailleurs être étendue au public de la formation continue et des GRETA.

Des enseignants et des formateurs rémunérés par l'Education nationale

Mais se pose la question des différences de statuts. Le rapport propose que, du point de vue des enseignants, on ne distingue pas la quotité de service effectuée en direction d'élèves ou d'apprentis. "Ils sont rémunérés entièrement par l’éducation nationale" et la partie de leur service consacrée à l’apprentissage "donne lieu par conventionnement à reversement du CFA vers l’État de la partie des salaires correspondante". Cela suppose que le rôle des personnels d’encadrement, qui organisent cette mixité, soit reconnu.

Se pose aussi la question des relations avec les Régions. Jusqu'ici, elles ont "des positions différentes", certaines, comme l'Ile-de-France, refusant la mixité tandis que Rhône-Alpes l'encourageait : "le contexte évolue sous l’effet de la modification de la carte des régions (...), sous l’effet des changements d’équipes, et sous l’effet de l’incitation portée par le ministère". Dans certaines académies, "des chartes ou des conventions cadres ont été élaborées conjointement" par la collectivité et l'Education nationale. "Cette stratégie est à généraliser." C'est d'ailleurs le CFA (départemental ou académique) qui "pourrait porter au nom de tous les établissements scolaires de l’académie concernés un dossier global de mixité de l’ensemble des formations préparant au même diplôme". Une telle démarche éviterait "la création systématique d’unités de formation par apprentissage (UFA) dans chacun des établissements, lourde sur le plan de gestion et génératrice de coûts indemnitaires."

Des formations calibrées en fonction des besoins

Cette démarche ne permettrait pas d'augmenter sensiblement le nombre d’apprentis concernés dans chaque lycée, "on est dans le cadre d‘une mobilisation des marges", mais on passerait "à une logique où le calibrage des formations (...) relèverait d’une approche globale des besoins et de l’offre de formation professionnelle".

Le rapport préconise notamment que le ministère élabore "le plus rapidement possible une documentation technique inter‐directions sur la question de l’unité de l’équipe pédagogique et notamment la procédure de mise à disposition contre remboursement (...)", de "faire évoluer les dispositifs indemnitaires pour une meilleure prise en compte de l’accueil d’apprentis dans les EPLE", d' "intégrer de façon systématique les apprentis dans les effectifs de l’établissement au même titre que les scolaires", tandis que les rectorats sont invités à "proposer aux régions un plan d’ensemble de développement de l’apprentissage dans les EPLE".

Le rapport est téléchargeable ici

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