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Quelle formation pour les citoyens de demain ? (colloque au Sénat)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Culture le vendredi 30 septembre 2016.

"Quels enseignements aujourd’hui, pour quels citoyens demain ?" : une table ronde était organisée hier jeudi 29 septembre au Sénat à l'occasion du prix du livre d'histoire et d’un colloque qui réunissait Jean-François Sirinelli, historien, Myriam Mony, formatrice en travail social, Béatrice Mabilon-Bonfils, sociologue et Patrick Kessel, président de Laïcité République. Ils se demandaient comment favoriser un sentiment d’appartenance et quels enseignements pouvaient contribuer à une réelle transmission des valeurs du vivre ensemble.

Plus politique que prospectif, le débat a été marqué par le contexte électoral et la question de la laïcité. Quand Béatrice Mabilon-Bonfil évoque le souci de "fabriquer du commun avec de la diversité", Patrick Kessel met en garde en rappelant le "rapport Obin" et ses remarques sur "l’ethnicisation de la vie de l’adolescent", "les tables séparées dans les cantines, les contestations religieuses de l’enseignement", etc. Pour lui, "la laïcité n’est pas un catalogue d’interdits", mais il ne s’agirait pas de donner "aux communautés" des "droits différents à celui du droit commun" même si les personnes peuvent bien se regrouper selon leurs affinités.

J-F Sirinelli estime que "l’histoire a un rôle essentiel à jouer dans la transmission des valeurs", faute de quoi nous serions "des voyageurs sans bagage". Il faut l’enseigner "pour continuer à vivre ensemble" y compris "selon plusieurs régimes de vérité", portés par diverses mémoires, mais aussi dans des temporalités différentes et enchevêtrées.

Les crèches bilingues exclusivement en anglais et allemand

Myriam Mony s’est intéressée aux espaces d’accueil des tout-petits, "lieux des premiers apprentissages d’approche de l’autre", et elle pose la question des crèches bilingues qui sont presque exclusivement en anglais et en allemand. "Pourquoi ne pas faire des lieux qui reconnaissent les langues connues par l’enfant ?" Il faudrait éviter de "faire de la différence un déficit à corriger". Elle ajoute : "plus on veut l’effacer plus on stigmatise". Pour Béatrice Mabilon-Bonfils d'ailleurs, l’école devrait être "considérée comme le premier levier de la construction du sens collectif" alors qu’aujourd’hui "elle hystérise les différences".

Préliminaire au débat lui-même, un clip réalisé par des jeunes du village de Canéjean (Gironde), demandait plus de débats sur les religions et des informations sur les moyens de combattre les discriminations, les stéréotypes genrés et les racismes. Ils demandent aussi plus d’informations sur les dangers sur l’Internet "car on n'est pas informés à l’école".

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