Près d'un quart des SDF sont d'anciens enfants placés (Insee)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le jeudi 29 septembre 2016.
La France compte plus de 140 000 SDF, selon le recensement réalisé en 2012 auprès des personnes fréquentant des services d’hébergement et de distribution de repas, soit 50 % de plus qu’en 2001, indique une enquête de l’Insee publiée dans le numéro de septembre de la revue Economie et statistique. Même si la population masculine reste majoritaire, "c'est parmi les femmes et les enfants que la progression a été la plus forte", souligne l'Insee.
Parmi ces sans-domicile, la proportion d'individus ayant été placés dans leur enfance atteint 23 % (contre 2 à 3 % dans la population générale). Ces anciens placés sont plus jeunes que les autres SDF: 34 % ont entre 18 et 29 ans, contre 23 %. Par ailleurs, 48 % sont des femmes, contre 30 % parmi ceux qui n'ont pas connu le placement. Plus d'un tiers (36 %) déclare un état de santé mauvais ou très mauvais, soit deux fois plus que pour ceux qui n'ont pas connu le placement. Leur formation est plus courte (35 % sont sans diplôme contre 29 %) et leurs emplois plus précaires.
14% des SDF diplômés du supérieur
Autre constat, le diplôme ne protège pas de la précarité : 14 % des sans-domicile francophones ont fait des études supérieures et 10 % en sont sortis diplômés. Ils sont plus souvent d'âge intermédiaire (30-49 ans), issus de catégories plus favorisées (39 % contre 17 %) et vivent davantage en région parisienne que ceux qui ne le sont pas. Ils sont aussi plus souvent nés à l'étranger (66 % contre 43 %), particulièrement en Afrique. Selon l'Insee, près de 15 % avaient déjà connu une première situation de sans-domiciliation au cours de leurs études, plus souvent dans le supérieur français.
Sans domicile ne signifie pas forcément être sans emploi. Ainsi, un quart d'entre eux travaillent et tirent des ressources de leur activité. Près d'un sur deux se dit "chômeur " et un sur dix n'est pas autorisé à travailler (notamment demandeur d'asile ou en congé maladie de plus de trois mois). Quelles sont leurs ressources ? Le revenu de solidarité active (RSA) arrive en tête, suivi par les revenus issus du travail.
La revue Economie et Statistique (Insee) n° 488-489 est consultable ici
Diane Galbaud