Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Carole Barjon instruit le procès des politiques éducatives et cherche des responsables

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 26 septembre 2016.

Partant d'un constat, "20% des jeunes Français savent à peine lire", Carole Barjon, journaliste politique au Nouvel Obs, en recherche les causes et dans "Mais qui sont les assassins de l’école ?" dresse la liste des "mea culpa" des "pédagogistes" qu'elle juge tardifs et de mauvaise foi le plus souvent, dans une attaque en règle. Beaucoup se refugient, fait-elle valoir, dans le relativisme "il y a toujours eu des illettrés", dans le "je-l’ai-toujours-dit" ou "je n’ai jamais condamné la méthode syllabique" à moins que ce soit dans le "c’est la faute aux autres", " l’intendance n’a pas suivi, on a manqué de moyens, la mise en œuvre n’a pas marché".

La charge a la particularité d’émaner d’une journaliste du Nouvel Obs, plutôt classé deuxième gauche et "pédago". Elle-même le précise, "admiratrice de Michel Rocard", elle n'écrit ces  lignes "qu’à regret". Elle ajoute qu'elle n'est pas la seule puisque "voilà un bon moment qu’un ancien du Nouvel Observateur, l’éditorialiste Jacques Julliard a viré sa cuti et pourfend avec une vraie colère les dérives pédagogistes (…) ‘on a porté tout ça, j’étais au SGEN. On a milité pour la rénovation de l’école, pour le ‘tronc commun’." Et, ajoute-t-elle, Jacques Julliard  est sidéré "par la puissance de ce réseau pédago, maître de la rue de Grenelle".

Les coupables sont donc désignés, il y a bien, assure t-elle, "une horreur pédagogiste" et il y a "urgence à remettre l’école primaire à l’endroit", urgence à remettre l’étude du français à l’honneur et à reconstruire le système scolaire, souvent "au petit point", loin des grandes théories.

Cette argumentation veut être d’autant plus conséquente qu'elle se fonde sur des critiques qui viendraient du camp d’origine en quelque sorte, de militants d'une deuxième gauche plus ou moins repentis après retour d’expérience. Elle évoque François Dubet  qui "rocardien à l’origine, proche de la CFDT et de la République des idées de Rosanvallon  pour qui le problème est d’abord et seulement celui des inégalités", qui lui confie qu’il se définissait comme "radicalement réformiste, c’est-à dire pour de petites réformes qui marchent" mais qu'il se rend compte aujourd’hui qu’il a "négligé les ‘petites’ révolutions de terrain" et qu’il aurait dû s’occuper de la "vulgaire ingénierie".

On lira en outre dans cet ouvrage quelques témoignages inédits réalisés entre janvier et mai 2016. Sans révéler des scoops, ils permettent toutefois en filigrane de saisir certains jeux d’influence et des manœuvres de cour  qui ont pu émailler la vie du "mammouth" ces dernières décennies.

"Mais qui sont les assassins de l’école ?", Carole Barjon, Mauvais Esprit, Robert Laffont, septembre 2016, prix : 18 euros.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →