"Corps rebelles" propose une pédagogie interdisciplinaire de la danse dans "l’esprit Confluence" (Lyon)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mercredi 14 septembre 2016.
Les concepteurs de le nouvelle exposition du Musée des Confluences (Lyon) "Corps rebelles", sur l’histoire de la danse contemporaine, ont organisé en partenariat avec l’Education nationale un parcours thématique pour les élèves du cycle 4 et du lycée (un projet est en construction pour le Premier degré) pour mieux "comprendre ce qu’est la danse contemporaine et identifier les acteurs majeurs de cette discipline artistique", "identifier le vocabulaire spécifique à cet art", mais aussi "questionner les rapports entre danse et sociétés" et surtout pour "découvrir la danse contemporaine comme un patrimoine immatériel à sauvegarder et à transmettre".
Du côté des professeurs, un stage est proposé au plan académique de formation par le biais d'une "visite de l'exposition immersive", d'un atelier animé par Patricia Apergi, danseuse et chorégraphe grecque, et l’intervention d'Anne Décoret, anthropologue de la danse.
En effet, le parti pris de la commissaire de l’exposition, Agnès Izrine, a été de "permettre à un large public d’appréhender comment la danse s’insère dans la société et comment la société s’inscrit dans la danse", interrogeant tout à la fois une vision française et européenne des "enjeux esthétiques et sociaux" autour de six thèmes : danse virtuose, danse vulnérable, danse savante et danse populaire, danse politique, danses d’ailleurs, Lyon terre de danse.
"L’esprit Confluence"
Elle a confié à ToutEduc : "l’idée de rendre accessible la danse à tous, y compris aux jeunes est pour moi quelque chose de très important. La danse en tant que culture, la façon dont ça s’inscrit dans la société, n’est pas assez présente dans l’Education nationale. Il faut qu’on arrive à vulgariser la danse auprès des jeunes." Dominique Hervieu, directrice de la Maison de la danse ajoute : "On a créé un lien qui s’appelle 'Confludanse' où on vient voir l’exposition au musée puis un spectacle à la Maison de la danse, pour créer les échos, les liens, les appuis scientifiques et historiques et mieux comprendre les œuvres. On va profiter de cette expo magnifique, parce qu’on n'a pas tant de possibilités que ça de rentrer dans l’histoire de la danse de façon sensible, sensuelle, avec tant d’images, ici très fortes, ce qui en fait un outil totalement adapté aux élèves."
En lien avec la 17ème biennale de la danse à Lyon, le musée des Confluences ouvre donc du 13 septembre au 5 mars cette exposition consacrée à l’histoire de la danse contemporaine. Le musée, fort de son million de visiteurs en un an, innove avec une scénographie immersive. On visite avec des casques et l’image vidéo favorise la perception des corps et des mouvements; le visiteur peut, s’il le désire, s’impliquer comme danseur dans un "Studio". On voit ainsi l’e concept d’exposition s’étendre à "l’exposition du visiteur". Nicolas Dupont, directeur scientifique parle de l’ "esprit Confluence" non seulement en raison du partenariat avec La Maison de la danse (Lyon) et le Musée de la civilisation du Québec, ou de l’expérimentation (le Studio), mais surtout… parce qu’il y a interdisciplinarité. Et de confier à ToutEduc : "Je dis souvent que le musée des Confluences est un musée philosophique, car il y a des pensées et des questions de société fondamentales que l’on explique par les sciences et les arts mélangés. (…)".
Claude Baudoin