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Le jeu sérieux aide les élèves à progresser, surtout ceux de milieux défavorisés (thèse)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 13 septembre 2016.

"La pratique du jeu vidéo, et particulièrement du jeu sérieux, pourrait avoir sa place à l’école. Trop souvent considéré comme un loisir extrascolaire, le jeu vidéo pourrait donc être lié au socle commun de connaissances et de compétences et ainsi répondre aux attentes officielles fixées par l’Éducation Nationale", estime Julien Bugmann dans une thèse de doctorat en sciences de l'éducation, soutenue en mars dernier à l'université de Cergy-Pontoise et diffusée ce 13 septembre.

Cette conclusion est issue d'une enquête menée auprès de 181 élèves de plusieurs écoles primaires qui ont été invités à jouer à un jeu sérieux, Food Force. Ils ont d'abord été soumis à une pré-évaluation sur l’état de leurs connaissances, puis à une évaluation après avoir joué au jeu. Enfin, ils ont eu à compléter, sept jours plus tard, une dernière évaluation pour mesurer d’éventuels acquis à plus long terme.

Des progrès significatifs

Résultat : les enfants ont "vraisemblablement développé, de manière informelle, des apprentissages". Ils ont progressé de manière significative dans plusieurs domaines : connaissances générales, connaissance des sigles, hygiène et santé, culture scientifique et technologique, géométrie et repérage dans l'espace. Par ailleurs, le fait que "ces élèves progressent, sans pour autant parvenir à l’excellence, aurait permis de les motiver et de les mobiliser tout au long des séances de jeu".

Autre observation notable, c’est pour une certaine catégorie d’enfants, très souvent défavorisés, que les effets bénéfiques du jeu sérieux sont les plus forts. Ainsi, les élèves en éducation prioritaire sont ceux qui progressent le plus. "Ce résultat tend à prouver que ces élèves, pour qui l’institution éducative peine à trouver des solutions permettant de les amener vers les apprentissages et vers une acceptation de l’environnement scolaire, peuvent être touchés par un dispositif tel que le nôtre", estime Julien Bugmann.

Rapprocher le formel et l’informel

Pourtant, les élèves en éducation prioritaire jouent chez eux aux jeux vidéo "d’une manière bien moins intensive que les autres". Conséquence, la multiplication des supports numériques peut accroître les inégalités scolaires. La solution ? L’école peut, en intégrant les jeux vidéo dans les classes, "amener les élèves vers un équilibre culturel, et par la même occasion, scolaire", souligne Julien Bugmann. À ses yeux, "dès lors que l’on effectue ce rapprochement entre le formel et l’informel par cette intégration du numérique via le jeu vidéo dans l’école, on constate que cela peut fonctionner, et tout particulièrement pour ceux que l’on dit défavorisés".

Quant aux enfants les plus performants, ils restent "de bons élèves, tant dans la performance au jeu sérieux que dans les évaluations proposées". Ce résultat découlerait d'une meilleure compréhension des consignes qui "leur permettrait d’être plus efficaces et ce dans n’importe quelle situation".

La thèse est consultable ici

Diane Galbaud

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