Sécurité dans les établissements : le SNPDEN tire la sonnette d'alarme
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 08 septembre 2016.
La rentrée s'est passée plutôt mieux que l'an dernier, estime Philippe Tounier, secrétaire général du SNPDEN, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat UNSA des personnels de direction, ce 8 septembre. Au sujet de la nomination des enseignants, la situation s'est déroulée correctement dans plus de 45% des établissements, constate-t-il. Pour les personnels administratifs, le bilan est encore plus positif : ceux-ci sont présents ou remplacés dans la quasi-totalité des établissements (90%). Cependant, le SNPDEN admet qu'il reste une majorité d'établissements où il manque des professeurs...
Le syndicat alerte sur les questions liées à la sécurité, notamment sur les attroupements d'élèves qui vont fumer devant les établissements. Il réclame une mesure dérogatoire à la loi Evin durant l'état d'urgence, pour pouvoir créer des espaces fumeurs au sein des établissements. Dans ce but, il compte saisir les groupes parlementaires pour déposer un projet de loi autorisant cette disposition dérogatoire. Autre sujet problématique selon lui : l'absence de personnel de sécurité dans les établissements. Il souligne que les agents dans les loges d'accueil ne sont pas formés aux questions de sécurité. De surcroît, ils sont souvent en situation de handicap. "On n'a jamais dit qu'il fallait des vigiles armés, mais peut-être peut-on requalifier des emplois existants", précise Philippe Tournier.
Réforme du collège : les enseignants réfactaires "très minoritaires"
Sur la réforme du collège, le SNPDEN estime qu'elle se déroule bien dans un quart des établissements et plutôt bien dans 70% des cas. Les enseignants hostiles constitueraient "une très petite minorité". Globalement, le syndicat juge que la révolte sur ce thème était davantage liée à la méthode qu'au projet lui-même. "L'enjeu est d'arrêter de traiter les enseignants comme les exécutants des idées des autres", considère Philippe Tournier. Et d'ajouter : "Mettre en place une réforme plutôt modeste au prix d'une crise de 18 mois, très violente parfois, ce n'est pas normal." À ses yeux, le vrai changement dans l'Education nationale "n'est jamais le fruit des réformes".
Le syndicat pointe aussi plusieurs questions non réglées, comme la pause méridienne dans les collèges passée à une heure et demie, mais sans encadrement supplémentaire. Autre problème, les affectations des élèves en seconde liées au nouveau DNB : elles ne se basent plus sur les neuf notes du contrôle continu, mais sur les champs du socle commun. Le SNPDEN déplore aussi la cérémonie du brevet, qui exclut encore davantage ceux qui ne l'ont pas, "dans un pays déjà ravagé par la diplômite". Enfin, il critique la fin du redoublement en seconde générale et technologique qui aurait provoqué une hausse des orientations en 1ère STMG d'élèves qui ne souhaitaient pas y aller. "En quelques semaines, on a ruiné dix ans de travail pour promouvoir l'enseignement technologique", regrette Philippe Tournier.