"La réforme des collèges manque d’ambition et ne prend pas en compte la diversité des élèves" (Valérie Marty, PEEP).
Paru dans Scolaire le jeudi 08 septembre 2016.
"La question du collège unique est une question que les parents ne se posent plus. Les parents veulent une école qui prenne en charge leurs enfants et les mène le plus loin possible vers un métier dans lequel ils puissent s’épanouir", a commenté Valérie Marty, la présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), lors de la présentation à la presse ce jeudi du "Questionnaire de rentrée scolaire 2016".
La PEEP qui organise chaque année ce sondage auprès de ses adhérents a reçu entre le 1er et le 5 septembre 6 182 réponses. Parmi les préoccupations des parents d’élèves, Valérie Marty constate que "la réforme des rythmes scolaires qui a surtout consisté à remplir des plannings plutôt que de s’interroger vraiment sur le temps scolaire, pose encore de nombreux problèmes aux parents".
Elle remarque ainsi que "71,80% des parents ayant un enfant dans le primaire et qui ont répondu au questionnaire jugent que le nouvel aménagement du temps n’est pas adapté aux élèves de maternelle". De même "54,80% d’entre eux affirment que les activités périscolaires ne sont pas gratuites dans leur commune alors que le ministère en comptabilise 30%. Une majorité de parents (57,30%) ne trouvent pas acceptable de participer au financement et 40,30% estiment qu’elles ne sont pas de qualité. Pour autant, la présidente de la PEEP n’attend pas une remise en cause totale de la réforme des rythmes, estimant que "les parents ont besoin de stabilité". Elle recommande des "aménagements" et par exemple "une annualisation du temps".
Manque d’implication des chefs d’établissement
A propos de la réforme des collèges, dont elle ne demande pas non plus l’abrogation, Valérie Marty trouve qu’elle "manque d’ambition et ne prend pas en charge la diversité des élèves". Constatant que "66,40% des parents ayant un enfant au collège et qui ont répondu au questionnaire ne savent pas comment seront organisés les enseignements pratiques disciplinaires" et que "68, 90% ne savent pas non plus comment sera organisée l’aide personnalisée dans leur établissement", elle regrette "le manque d’implication des chefs d’établissements", saluant au passage "le fascicule de l’Onisep qui explique pourtant bien la réforme".
Interrogés sur la sécurité dans les établissements dans les établissements, 65,50% des adhérents ayant répondu à l‘enquête déclarent ne pas avoir de craintes (50,50% plutôt non et 15% pas du tout). Suite aux mesures de sécurité renforcées, 54,70% affirment que ça n’a rien changé pour eux, 28,70% que ça les rassure et 16,60% que ça développe leur inquiétude. Des pourcentages qui "prouvent que les parents ne sont pas inquiets", commente la présidente de la PEEP,: "la rentrée ne sera pas sécuritaire".
"L’image de l’enseignant risque d’être encore plus dégradée"
Si la PEEP stigmatise l’attitude des principaux de collège à propos de la réforme, elle félicite les proviseurs pour les informations données aux parents sur la procédure APB. En effet, selon l’enquête, 31,30% des parents ayant un enfant en terminal l’an passé ont été informés par le lycée, 23,10% par internet et 17,30% par le site APB.
Interrogée sur la grève des enseignants du 8 septembre contre la réforme des collèges, Valérie Marty affirme : "Les parents ne vont pas comprendre que l’expression syndicale passe uniquement par la grève". Elle ajoute : "L’image de l’enseignant risque d’être encore plus dégradée".
Dans la perspective de la présidentielle, la fédération .annonce qu’elle va mettre prochainement en place une plateforme participative qui aboutira fin octobre à des propositions sur l’école à l’intention des candidats.
Colette Pâris