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Quelles réponses aux poux dans les écoles

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le dimanche 21 décembre 2008.

NOUVELLE INFORMATION: Alors que ce dossier est "bouclé" depuis déjà plusieurs mois (voir ci-dessous), nous apprenons que des chercheurs et médecins français "viennent de démontrer l’efficacité d’une nouvelle molécule dans la lutte contre les poux" et de publier leurs travaux "dans l’édition du 11 mars de The New England Journal of medicine". Un médicament, déja utilisé dans le traitement de la gale, "l'Ivermectine", serait plus efficace que les traitements classiques (voir le site de l'INSERM)

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Pourquoi nos écoles continuent-elles aujourd'hui d'être confrontées à des épidémies de poux, et réduites à une quasi-impuissance? Est-ce faute d'avoir trouvé le produit miracle? La bonne méthode? La bonne répartition des rôles?

Les contributions (voir ci-dessous) que nous avons recueillies dans le cadre de ce forum nous ont permis d'identifier le double noeud du problème: une profonde méconnaissance des conditions sine qua non de tout traitement efficace, et une place de pilote laissée vacante dans la quasi-totalité des communes. A l'exception notable de Tours et de Montereau, où l'on s'efforce de prendre le pou par les cornes...

Le produit miracle?
La première erreur consisterait à croire que le problème pourra être réglé par la découverte du produit miracle. Certes, comme nous l'explique la parasitologue Catherine Combescot-Lang, il vaut mieux utiliser les produits engluants, contre lesquels les poux ne peuvent en principe développer aucune résistance. Mais l'idée qu'il faille recourir à un produit ne fait pas l'unanimité (nous avons trouvé à Paris une association qui milite pour un traitement au seul peigne mouillé) et surtout, en accordant trop d'importance à la réponse chimique, on risque tout simplement de passer à côté de l'essentiel: aucun traitement, même efficace à 100%, n'a la moindre chance d'aboutir s'il n'est pas appliqué de manière "collective et concomitante", selon la formule de Catherine Combescot-Lang. Autrement dit, il faut traiter tout le monde, et en même temps. Car il suffit d'un seul enfant non traité, ou traité après les autres, pour relancer l'épidémie.

Y a-t-il un pilote dans l'avion?
Traiter tout le monde en même temps est chose impossible si personne ne s'occupe de coordonner l'action au niveau global de l'école, voire du quartier ou de la ville: libérer la parole pour permettre le dépistage, informer les familles, vérifier, jusque dans la salle de bain, que les consignes sont respectées par tous... A Tours, c'est Jean-Pierre Cheneveau, le "monsieur hygiène" de la mairie, qui s'en charge. Mais partout ailleurs, la médecine scolaire et les personnels de l'école se refilent la patate chaude: pour les premiers, c'est un problème d'hygiène, pour les seconds un problème de santé. Donc ça ne les concerne pas... C'est là que réside toute la difficulté: les poux ne sont ni un simple problème d'hygiène (ceux qui en ont ne sont pas plus sales que les autres), ni vraiment un problème de santé (ceux qui en ont ne sont pas malades). Résultat, personne ne s'en occupe.

Un drame ou une plaisanterie?
Et personne ne finance. A la CAF de Montereau, Francine Tétu s'est inspirée de l'expérience tourangelle pour mettre en place un dispositif dont les habitants ont dû s'emparer, faute de véritable soutien institutionnel. Pour obtenir des financements, il leur a fallu coupler le problème des poux avec celui des caries, estampillé "santé publique" et donc davantage pris au sérieux...

Autant dire que le combat contre les poux doit se mener au moins autant "dans" les têtes que "sur" les têtes. Les poux sont un tabou à deux visages, à la fois sujet de honte pour ceux qui sont touchés et objet de dérision pour ceux qui devraient s'en charger. Pour en venir à bout, il faudrait donc réussir à dédramatiser auprès des uns, tout en éveillant la conscience des autres. Un travail d'équilibriste, en somme.

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