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Jeunes de 17 ans placés : quelles conditions de vie ? (étude)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le lundi 08 août 2016.

Seuls 13% des jeunes de 17 ans placés préparent un bac général (contre 51% de la population générale du même âge), 23% un bac professionnel (contre 24% des autres adolescents) et 40% un CAP (contre seulement 11%) : c'est l'un des constats de "l'étude longitudinale sur l’autonomisation des jeunes placés" menée par l'Ined (Institut national d'études démographiques), diffusée le 2 août. Cette enquête a été conduite auprès de plus de 1 600 jeunes placés de 17 à 20 ans dans le Nord-Pas-de-Calais et l’Île-de-France.

Pour mémoire, en France, 138 000 enfants ou adolescents au total font l’objet d’une mesure de placement par la protection de l’enfance (soit 1,6% des mineurs). Parmi eux, les orientations vers des études courtes sont très majoritaires, "conséquence des difficultés scolaires accumulées au cours de l’enfance et de l’adolescence, mais aussi de l’appréhension des éducateurs que la durée d’étude n’excède le nombre d’années de prise en charge", notent les auteurs de l'étude.

Une absence de parent

Sur le plan familial, seul un tiers des jeunes interrogés dans le cadre de cette enquête "ont encore dans leur horizon leurs deux parents", 38% un seul et 23% aucun (7% ne répondent pas à la question). "L’absence de parent est particulièrement criante parmi les mineurs isolés étrangers, au-delà même du phénomène migratoire puisque près de la moitié d’entre eux sont orphelins d’au moins un parent", remarquent les auteurs. Autre observation, la vie parentale des filles placées commence parfois précocement : à 17 ans, 9% d'entre elles sont déjà mères (soit 9 enfants pour 100 filles, contre 0,7% de la population générale à cet âge). Seuls 0,5% des garçons sont dans ce cas.

Les trois quarts des jeunes vivent dans leur département initial, les autres (26%) sont placés à l’extérieur. "Plusieurs raisons peuvent amener à éloigner le jeune de son département d’origine : des mauvaises relations entre pairs, l’absence de lien avec la famille, la poursuite d’une formation particulière ou encore un manque de places, notamment en familles d’accueil", précise l'étude.

Une large majorité satisfaite de ses conditions d'hébergement

41% des jeunes sont en placement de type familial ; ils ont généralement été placés très tôt (la moitié avant l’âge de 8 ans). Deux sur cinq vivent en hébergement collectif (foyer, internat scolaire, Maisons d’enfants à caractère social...) et sont arrivés plus tard en protection de l’enfance. Enfin, 18% bénéficient d'hébergements dits "autonomes", avec des contraintes (règlement intérieur, droit de visite restreint, accompagnement dans la gestion du budget...).

Au final, 85% d'entre eux affirment se plaire dans leur lieu d’hébergement et les trois quarts considèrent comme "une chance" le fait d'être accueilli par l’aide sociale à l’enfance. Cependant, l’approche de la majorité rend leurs conditions de vie très incertaines : un tiers ne savent pas où ils seront dans trois mois, 56% pensent rester dans le même lieu et 12% ont un projet d’emménagement ailleurs. À la veille de leur majorité, plus d’un quart ne sont pas encore informés de l’existence du "contrat jeune majeur" (qui prolonge les aides), la moitié d'entre eux souhaitent en signer un, 14% hésitent et 7% ne veulent pas poursuivre.

L'étude est consultable ici

Diane Galbaud

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