Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

La plasturgie propose de réinventer les formations pour imaginer les métiers de demain

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 10 juillet 2016.

"Les deux tiers des écoliers actuellement en classes maternelles occuperont des emplois qui n’existent pas encore aujourd’hui". Cette affirmation issue des travaux du cabinet WagePoint* est reprise dans "Le livre blanc de la Fabrique à Talents" (ici), une initiative de la fédération de la plasturgie et des composites qui l'a remis à la secrétaire d’état chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage. C'est pour répondre à ce défi que la fédération a mis en place un think-tank et des groupes de travail qui associent des professionnels de la filière plasturgie et des personnalités de l’industrie, de l’enseignement, de la recherche, ainsi que des formateurs, des designers, des blogueurs, des "makers", etc. et un blog qui permet à tous ceux qui le souhaitent de participer, de donner un avis, de proposer des témoignages...

Pour imaginer les métiers de demain et réinventer les formations, il fallait penser autrement et il a fallu, écrit la présidente de la fédération, décloisonner, travailler en réseau dans un projet totalement collaboratif, ouvert et intersectoriel : chefs d’entreprise, professeurs… Très vite, sont apparues des évidences : on ne parlera plus de métiers, mais de compétences ; ces compétences sont nouvelles et transversales ; elles recouvrent non seulement des savoir-faire, mais aussi des savoir- être. Ces "métiers", que le livre blanc propose, dans une sorte de clin d’œil, de nommer OVNI (occupations à forte valeur nutritive d’innovation), seront souvent au carrefour de plusieurs disciplines. Ils auront leur place dans les entreprises industrielles du futur, à l’horizon 2030, et prendront différentes formes. Ainsi, par exemple, en sera-t-il du capitaliseur des savoirs : à la fois ethnologue et pédagogue, il identifie, valorise et diffuse les compétences-clés, les expériences (y compris les échecs), l’histoire de l’entreprise ; il est le garant de la circulation et de la transmission des savoirs. Ainsi en sera-t-il également du connecteur interculturel, qui capte les spécificités de chaque culture, les fait accepter et reconnaître pour optimiser la performance globale; ou encore de l’éco-toxicologue : il analyse l’impact écologique sur l’être humain et l’environnement à chaque étape, depuis la conception jusqu’à la commercialisation ; il cumule des connaissances à la fois techniques et réglementaires, au-delà de la chimie verte.

Du niveau du CAP à celui de l’ingénieur, en passant par le baccalauréat professionnel et par le BTS, le livre blanc dresse une liste d’objectifs pédagogiques, de modalités d’évaluation et de compétences à acquérir autour de trois axes : cultiver l’innovation ; dépasser les frontières, non seulement géographiques, mais aussi celles des métiers et celles de la matière, au sens, pour cette dernière, d’une inscription dans l’économie circulaire à partir de matériaux plastiques et composites pour un recyclage haut de gamme à valeur ajoutée ; développer l’agilité pour, entre autre, s’adapter à l’inconnu car le monde de demain est peuplé d’incertitudes : pour ce faire, il y aura à amener les générations à coopérer et, dans le cadre de "l’entreprise apprenante" (où l'on apprend à apprendre), à être en lien avec le monde de l’enseignement et de la formation. Ces trois axes sont déclinés en recommandations opérationnelles : rendre les jeunes acteurs de leur formation, ce qui implique que l’enseignant n’est plus seulement un transmetteur de savoirs mais qu’il devient aussi une personne ressource qui met en œuvre une stratégie d’apprentissage coopératif et une pédagogie participative ; décloisonner les matières traditionnelles pour donner du sens à l’acquisition des connaissances et offrir la possibilité d’un enseignement à 360°, développant aussi bien l’acquisition de savoirs que de savoir-faire et de savoir-être ; former chacun et chacune à communiquer dans plusieurs langues, et à savoir positionner ses compétences au sein de la "carte réseau" de sa promotion, puis à la faire évoluer afin d'entrer dans la vie professionnelle avec un réseau déjà actif.

La fédération de la plasturgie et des composites (ici) est membre à la fois du mouvement des entreprises de France (MEDEF) et de la confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).

* Ces travaux sont cités par le rapport d’information du sénateur Alain Fouché "Quels emplois pour demain ?" (juin 2014, ici)

Arnold Bac

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →