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Négociations : la méthode Rocard (archives de ToutEduc)

Paru dans Scolaire le dimanche 03 juillet 2016.

ToutEduc avait eu l'occasion d'interroger en 2009 Michel Rocard à l'occasion d'un déjeuner organisé par une association, Contrat social, sur la méthode qu'il avait employée pour faire évoluer l'enseignement agricole alors qu'il était ministre de l'agriculture. Nous reproduisons ici l'article que nous avions alors publié :

"Michel Rocard refuse toutes les questions de journalistes sur l'Education. "Je n'y connais rien," tente-t-il de faire croire. Invité d'un groupe de réflexion sur les évolutions sociales, "Contrat social" (le site), il commence par récuser toute discussion sur ce thème, et rappelle qu'il a refusé à Laurent Fabius, Premier ministre en 1984, de prendre le ministère de l'Education  nationale. L'un des participants lui rappelle qu'il a réussi la réforme de l'enseignement agricole, adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale il y a un peu plus de vingt ans. Michel Rocard consent alors à donner la recette qu'il a employée.

Sa chance: l'enseignement agricole est hors du giron de l'Education nationale, donc hors du champ des passions. Alain Savary, son homologue rue de Grenelle, doit mettre en place le SPULEN (service public unique et laïc de l'Education nationale), une des promesses du candidat Mitterrand. Il a la même feuille de route rue de Varenne.

Mais il n'emploie pas la même méthode. Il pose trois principes: tout le monde sera consulté (y compris le Grand Orient), toute discussion donnera lieu à un  compte-rendu écrit accessible à toutes les parties, il ne devra pas y avoir la moindre fuite. Et effectivement, après 15 allers-retours, sans que la presse s'en mêle jamais, un projet de loi fait consensus. Patatras, le fragile équilibre auquel était parvenu de son côté Alain Savary est brisé (par un amendement de Georges Sarre et d'André Laignel, dont Michel Rocard pense qu'ils étaient téléguidés par le président), les défenseurs de "l'Ecole libre" mobilisent.

Les partenaires laïcs de Michel Rocard reviennent alors sur leur engagement de voter le texte qui est coupé en deux. La première loi porte sur les missions de l'enseignement public, et ne fait pas problème. Rocard retrouve son portefeuille agricole dans le gouvernement Fabius, et fait voter sans difficulté la seconde loi sur le privé.

Curieusement, Michel Rocard minimise l'importance de la loi sur l'enseignement public. Il est vrai que, politiquement, la grande question était celle du privé. Pourtant, la mise en place du "Contrôle en cours de formation", une forme un peu rigide de contrôle continu, a profondément modifié la vie dans les lycées agricoles, dont les missions ont été élargies pour qu'ils s'ouvrent à leur environnement, au point que certains y voient un modèle pour les lycées de l'Education nationale, avec un enseignement "socio-culturel" et un président du Conseil d'administration qui est souvent un agriculteur ou un parent, et non pas le proviseur."

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