CNED : Les cours destinés aux collégiens, conformes aux nouveaux programmes, seront-ils prêts à temps ? (syndicats)
Paru dans Scolaire le vendredi 01 juillet 2016.
Les 23 000 collégiens inscrits au CNED seront-ils privés de cours à la rentrée ? C'est la question posée par une intersyndicale (FSU, SNALC, SUD) des personnels du centre national d'enseignement à distance : "les personnels du CNED de Rouen, chargés d'élaborer (des cours conformes aux nouveaux programmes), tirent la sonnette d’alarme". Le financement correspondant à ce volume exceptionnel de travail, n’a été accordé "que fin novembre 2015, ce qui n’a pas permis de faire les recrutements nécessaires à temps pour accomplir correctement cette mission" et "le retard de production est à l’heure actuelle extrêmement inquiétant" et les personnels dénoncent des conditions de travail "devenues insupportables". Il faut normalement un an pour refaire les cours d'un niveau. Les quatre niveaux sont concernés simultanément par la réforme, ils mobilisent 170 auteurs, avec autant de dossiers et de contrats à gérer, selon les informations recueillies par ToutEduc.
Toujours selon nos informations, le CHSCT s'est déplacé à Rouen fin mai et il a souligné que les recrutements n'avaient pas été "évidents" car ils correspondaient "à des profils très pointus", qu'ils sont mal payés (5€ de l'heure). De plus la chaîne éditoriale pour la mise en forme des textes a posé des problèmes aux rédacteurs des cours. Outre des problèmes d'exiguité des locaux, les élus ont aussi pris note de problèmes de communication, et la hiérarchie n'aurait pas été attentive aux alertes sur des retards qui semblent aujourd'hui impossibles à rattraper.
Les trois syndicats avaient déjà alerté la direction générale début juin : "le stress, la fatigue, voire la colère et le découragement atteignent des proportions alarmantes, faisant craindre le pire pour la santé des personnels". C'est ainsi que, parmi les personnels du site de Rouen, 2 sur 3 disent avoir des problèmes de sommeil et disent être contraints de faire des heures supplémentaires, ils vivent des situations de tension avec leur hiérarchie et ils sont en contact avec des collègues "en situation de détresse". Ils sont aussi nombreux (4 sur 5- à penser qu'ils n'ont pas de perspectives de carrière.
Les syndicats avaient aussi tiré la sonnette d'alarme sur les difficultés liées à la correction de copies dématérialisées : le nombre des opérations informatiques à réaliser doublerait le temps de travail. Ils soulignent que le CNED a augmenté le nombre des inscrits, qui est passé de 232 000 à 243 000 inscrits, mais ils demandent si cette hausse peut être absorbée avec un budget en diminution.