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Rythmes scolaires : "tout le monde s'est focalisé sur le périscolaire, plutôt que sur le changement des pratiques enseignantes" (Claire Leconte)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 29 juin 2016.

Pour Claire Leconte, professeur émérite de psychologie de l'éducation et chercheuse en chronobiologie, la réforme des rythmes scolaires n'aborde pas la question sous le bon angle. "Elle institue neuf demi-journées, ce qui emiette le temps des enfants, avec par exemple le repas, un peu de pause, un peu de classe, un peu de périscolaire... C'est une aberration. A chaque transition, l'enfant perd en énergie", explique-t-elle à ToutEduc. Comment aurait-il fallu procéder ? "J'aurais préféré qu'on évoque une semaine de cinq jours, ce qui aurait laissé plus de liberté et de souplesse dans l'organisation".

S'appuyant sur les expérimentations qu'elle mène dans plusieurs communes, Claire Leconte précise avoir toujours milité pour une matinée plus longue : "En maternelle, les enfants auraient le temps de mener jusqu'au bout leurs activités. En élementaire, l'enseignant pourrait jouer sur l'alternance entre des matières abstraites commes les mathématiques et d'autres moins coûteuses sur le plan cognitif, comme le sport ou les arts plastiques".

Donner du sens aux apprentissages

Comment organiser concrètement cette matinée ? "Dès que l'école s'ouvre, les enfants entrent directement en classe et bénéficient d'un temps libre. Le climat est alors beaucoup plus calme. Je plaide pour une matinée d'une durée de 3h30 à 3h45 avec une alternance de matières : par exemple de la musique ou du sport entre le français et les maths, comme des temps de respiration".

En se faisant côtoyer ces différentes disciplines, cette approche permettrait aussi de "faire des liens entre elles et donc de donner du sens aux apprentissages". Autre avantage : elle pourrait accroître l'estime de soi des enfants. Par exemple, "des enfants peu brillants en maths mais excellents en musique pourraient le montrer et se sentir valorisés".

Le projet éducatif ne doit pas être indépendant du projet d'école

À travers la réforme des rythmes scolaires, la chercheuse estime que "tout le monde s'est focalisé sur le périscolaire, plutôt que sur les changements des pratiques enseignantes". Or, à ses yeux, les enfants n'ont pas besoin d'une "succession d'activités tous les jours, plus occupationnelles".

Claire Leconte défend l'idée d'un projet coconstruit avec tous les acteurs concernés (enseignants, animateurs, parents...) : "Il faudrait leur transmettre un socle commun de connaissances afin que tous comprennent qu'ils ont une part de responsabilité dans le respect des rythmes de l'enfant. Et le projet éducatif ne doit pas être indépendant du projet d'école : l'animateur doit pouvoir valoriser ce que les élèves ont appris en classe lors des activités périscolaires", souligne-t-elle. 

Diane Galbaud

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