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"Deux raisons pour confier l'enseignement professionnel aux régions" (Jean-Pierre Boisivon)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 24 juin 2016.

"Transférer l'enseignement professionnel sous statut scolaire aux régions", c'est que propose Jean-Pierre Boisivon, professeur émérite à l'université Panthéon-Assas, qui a notamment été directeur de la Direction de l'évaluation et de la prospective au ministère de l'Éducation nationale, directeur de l'Essec, puis délégué général de l'Institut de l'entreprise. Il intervenait lors du colloque intitulé "scénarios pour une nouvelle école", organisé par le Collège des Bernardins le 23 juin à Paris. Une étape nécessaire du processus de décentralisation selon lui : "Il ne faut pas rêver à un grand soir dans l'Education nationale, il vaut mieux une succession de petits matins".

Jean-Pierre Boisivon s'appuie d'abord sur une "raison négative" pour défendre cette idée : l'enseignement professionnel serait utilisé pour "se débarrasser de tous ceux qui gênent". À ses yeux, ce rôle – non dit - interdit "une formation d'égale dignité". Or, rappelle-t-il, 40% d'une classe d'âge est orientée vers l'enseignement professionnel à la fin du collège. Et sur ce pourcentage, la moitié serait "en plus ou moins grande difficulté scolaire".

"Les régions auraient la capacité de développer l'apprentissage"

La seconde raison, "positive", qui justifierait un transfert aux régions se rapporte à l'apprentissage. Celui-ci serait "plus efficace" que la formation classique, en permettant une meilleure insertion professionnelle. "Les régions auraient la capacité de développer l'apprentissage", estime Jean-Pierre Boisivon. Il précise que 90% des jeunes issus de la voie professionnelle trouvent un emploi dans leur environnement géographique.

Présent dans le public, Alain Boissinot (qui été recteur, membre du Conseil supérieur des programmes et directeur de cabinet de Luc Ferry) se déclare, quant à lui, très sceptique quant à l'idée de séparer cette voie des autres formations (générales et technologiques). "Tout fait sens ; on ne peut isoler l'enseignement professionnel, sauf à produire une dichotomie". Il indique que dans l'académie de Versailles - où il a été recteur pendant neuf ans (de 2004 à 2013) -, trois quarts des lycées sont polyvalents. Plutôt que de séparer les trois voies, il serait préférable de "tout donner aux futures grandes régions", affirme-t-il.

Diane Galbaud

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