La vie affective, pivot du développement de l'enfant (revue Skhole)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Culture le lundi 06 juin 2016.
"L’affectivité ne peut plus être conçue comme une fonction psychique parmi d’autres : penser l’éducation de l’enfant comme éthique, c’est considérer sa vie affective comme le pivot de son développement, de son devenir actif. La conscience, en effet, ce n’est jamais du psychique pur, désincarné, non situé : il faut penser la conscience, et son développement, à la fois à partir de ses relations intersubjectives de tous ordres (naturelles et institutionnelles, morales et religieuses, politiques et économiques…) et dans son rapport avec le corps dont elle est l’idée", souligne Pascal Sévérac, maître de conférences en philosophie à l'université Paris-Est Créteil, dans un article sur "les fondements anthropologiques de l’éducation comme éthique : Spinoza avec Vygotski", paru dans la revue Skhole du 26 mai.
On ne pense jamais seul
"La conscience n’est pas seulement mentale, elle est aussi et surtout vitale, elle est l’expression psychique d’un corps vivant et socialement déterminé", poursuit l'auteur. Selon lui, la voie tracée par Spinoza, puis par Vygotski, montre qu'on ne pense jamais seul, "mais on peut être socialement déterminé à penser par soi-même". Ainsi, le développement "ne se fait pas contre les autres, mais au contraire en faisant cause commune avec eux". Il s'agit donc d'appréhender concrètement, "à partir des déterminations du social et de l’intelligence de l’enfant, son développement tout à la fois intellectuel et affectif".
Pour se renforcer, l'adéquation de sa pensée "se nourrit de l’intelligence des autres" et elle ne s’affirme pas seulement "contre sa nature capricieuse". Pascal Sévérac précise : "elle se développe à partir de sa propre puissance, comme déploiement de son noyau d’activité intellectuelle, comme amplification de sa logique propre".
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Diane Galbaud