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Maltraitances : "Redonner aux enfants envie de grandir" (ONPE)

Paru dans Petite enfance, Périscolaire, Justice le mercredi 01 juin 2016.

"Les chercheurs s'intéressent aux modalités particulières qui participent au développement de la maltraitance des enfants et parfois à sa répétition sur plusieurs générations", explique Anne-Clémence Schom, chargée d'études à l'Observatoire national de la protection de l'enfance (ONPE), lors de la journée d'études sur ce thème, organisée le 31 mai par l'ONPE, en partenariat avec le Cnam. La maltraitance s'ancre dans "des systèmes relationnels complexes" et peut trouver son origine dans "les aléas des premières relations entre les parents et l'enfant", précise-elle, en se fondant sur un état des lieux des recherches sur le sujet.

L'approche privilégiée par les chercheurs s'appuie sur la notion de "famille à transaction maltraitante", plutôt que sur celle de "famille maltraitante". Il s'agit d'analyser les "facteurs dynamiques de la relation" entre les parents et l'enfant. En termes de recherches, certaines formes de maltraitance comme les négligences et la violence conjugale restent moins traitées, encore "en chantier".

Violence psychologique et négligences affectives

La prise en charge de l'ensemble des frères et sœurs peut représenter une réponse, même si un seul enfant a subi les maltraitances. Néanmoins, des phénomènes de répétition peuvent se produire. Globalement, la maltraitance intrafamiliale "ne peut se définir de manière univoque et figée", souligne Anne-Clémence Schom. Un approfondissement pluridisciplinaire s'avère nécessaire, via un travail en réseau.

Marion Robin, de l'Institut mutualiste Montsouris, rapporte, elle, une étude menée en 2014 auprès de 74 jeunes de 13 à 18 ans, hospitalisés en psychiatrie. Sur ce nombre, un quart (24%) a subi des abus sexuels, 12% des abus physiques, 35% des violences psychologiques, 12% des négligences physiques et les trois quarts (76%) des négligences affectives. La violence psychologique et les négligences affectives prédominent donc. "52% subissent une relation d'emprise, un contrôle excessif", précise Marion Robin. De la part des parents, il s'agit par exemple d'une attitude intrusive, d'une grande difficulté à se séparer ou d'une communication paradoxale. À noter, sur l'ensemble de ces jeunes, plus de la moitié (53%) sont issus de milieux favorisés.

Une hypervigilance aux états mentaux d'autrui

Indiscutable dans le cas d'abus sexuels ou physiques, le placement peut également viser à diminuer le risque suicidaire. Pour illustrer cette situation, Marion Robin cite le cas d'un adolescent dépressif, soumis à des violences psychologiques de la part de ses parents (amour conditionné à la réussite, conflit massif avec le père...). Les abus sexuels et physiques peuvent aussi générer des automutilations, des états de stress post-traumatique. Marion Robin remarque que les enfants les plus maltraités développent "une hypervigilance aux états mentaux d'autrui". Ils reconnaissent ainsi plus vite les émotions exprimées par le visage, notamment le dégoût et la tristesse.

Parmi les autres expériences relatées, figure un dispositif basé sur des contes. En guise d'exemple, Armelle Hours, psychiatre et psychanalyste, cite le cas d'une petite fille de neuf ans. Elle a pu, grâce à la symbolisation offerte par les contes, aller vers la créativité, la confiance et le plaisir partagé. Les enfants placés, "souvent fracassés", ont besoin de trouver "un abri qui redonne envie de grandir", observe Armelle Hours. Ainsi, ils "s'inventent et s'approprient une issue plus favorable pouvant déjouer les mécanimes de répétition".

Diane Galbaud

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