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Crèches : la ville de Lyon envisage de louer des berceaux à des opérateurs privés

Paru dans Petite enfance le lundi 30 mai 2016.

Selon la délibération soumise au vote du prochain conseil, le 6 juin, il s’agit de "mieux répondre au besoin de proximité des parents" en permettant à des salariés lyonnais de bénéficier de berceaux proches de leurs domiciles. En toile de fond, "le Modèle lyonnais" cher au maire Gérard Collomb (PS). "Un modèle qui met en synergie les acteurs publics et économiques locaux". "Cela se traduit par des partenariats bénéfiques en termes de complémentarité de l’offre d’accueil et de maîtrise budgétaire". Ici, il s’agit de mettre à disposition d’opérateurs gestionnaires de crèches privées jusqu’à 10% des places en gestion municipale. Chaque berceau sera loué 9000 euros l’année, soit le coût de fonctionnement à charge de la ville après la contribution de la Caisse d’allocations familiales.

A Lyon, il y a aujourd’hui 6 109 places (dont 20% en gestion privée) pour presque 19 000 enfants de moins de trois ans, soit un taux de couverture encore en deçà de la moyenne en milieu urbain d’après la CAF (35 places pour 100 enfants) et malgré les 1 300 places créées depuis 200. La tension existe donc déjà entre l’offre et la demande, quand il s’agit de faire garder son enfant 20 heures et plus par semaine. La ville reconnaît cette tension. Elle promet d’ailleurs 380 berceaux de plus pour 2018.

A deux vitesses

Ce projet de partenariat a déjà provoqué les critiques des élus UDI et apparentés de Lyon. "Cela signifie à terme 190 places de moins pour les familles" dénonce le groupe, qui appelle la municipalité lyonnaise à renoncer à ce système de "crèches à deux vitesses". Face à ce reproche, l’adjointe à la petite enfance Blandine Reynaud tente de modérer la portée de l’initiative et évoque une "expérimentation" qui reste "à la marge". Elle précise qu’il y aura, sur la première année, seulement une vingtaine de berceaux concernés. Toutefois, la délibération prévoit bien d’aller jusqu’à 10% des places en gestion municipale, soit 190 berceaux.

Par ailleurs, selon les termes du projet de convention avec les opérateurs, ces berceaux échapperaient aux règles en vigueur à Lyon, à savoir la priorité aux parents les moins fortunés et/ou isolés. Les places peuvent être réservées en amont des commissions d’attribution qui se tiennent dans chaque arrondissement, précise en effet la convention.

Financer des berceaux

Le "loyer" des opérateurs privés servira, selon Blandine Reynaud, à financer des berceaux en gestion publique. A l’échelle municipale, et à court terme, il y aura en effet économie des charges de fonctionnement sur des places louées. Mais selon certains observateurs, les berceaux des opérateurs privés coûtent plus cher à la collectivité si on tient compte des subventions et crédits d’impôt qui leur sont liés.

 

 

 

Muriel Florin

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