Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Le "mouvement contre la constante macabre" reçoit le soutien de la ministre

Paru dans Scolaire le samedi 28 mai 2016.

Etre contre "la constante macabre", ce n'est pas critiquer les enseignants. Najat Vallaud-Belkacem en est convaincue et elle est prête à "prendre le risque de la confiance" avec le MCLCM. Pour la première fois, un ministre de l'Education nationale en exercice avait envoyé, hier 27 mai au colloque annuel du "mouvement contre la constante macabre" un membre de son cabinet, Agathe Cagé, pour qu'elle parle en son nom. La ministre avait d'ailleurs confié à André Antibi, l'initiateur du mouvement qu'elle a rencontré lors des "journées de la refondation", qu'elle avait beaucoup lu ses livres.

Dans le courrier qu'elle a lui adressé pour excuser son absence, Florence Robine estime que "l'évaluation n'a d'autre sens que de contribuer à l'efficacité des apprentissages, de faire en sorte que les élèves apprennent mieux parce qu'ils comprennent mieux et qu'ils apprécient leurs progrès". La directrice générale de l'enseignement scolaire est "en phase avec ce que le mouvement contre la constante macabre a toujours défendu". Pascal Balmand affirme pour sa part que "l'enseignement catholique connaît et apprécie les travaux de recherche menés par le professeur André Antibi sur l'évaluation à l'école" et qu'il soutient ses initiatives.

La difficulté de conduire le changement dans l'Education nationale... et ailleurs

Présentes au colloque, les trois organisations lycéennes, UNL, FIDL et SGL lui ont également apporté leur soutien et l'ancien président du SGL a même salué un mouvement "merveilleux". L'ancien ministre Benoît Hamon, déjà venu l'année dernière, et qui s'est engagé à revenir chaque année, a pour sa part souligné "la difficulté de conduire le changement dans l'Education nationale", non sans faire remarquer que ce n'était pas le fait de ce seul ministère, à en juger par les difficultés actuelles du ministère du Travail. Il rappelle la "rare violence" des débats qui ont accompagné la mise en oeuvre de la réforme des rythmes, certains allant jusqu'à la grève de la faim! Pour lui, nous assistons à "une vraie crispation", marquées par "des tentations régressives", et les résistances viennent essentiellement "des élites" qui n'ont pas intérêt à changer les règles d'un jeu qui leur a profité. Il s'inquiète de ce que deviendrait le principe "d'une évaluation bienveillante dans une société malveillante" en cas d'alternance l'an prochain.

Mais André Antibi rappelle que les soutiens viennent de personnalités venues d'horizons très divers, et il cite François Bayrou, Jacques Grosperrin, Jacques Valade ou l'ancien DGESCO Jean-Michel Blanquer. L'ancien recteur Philippe Joutard souligne que cette évaluation bienveillante suppose de reconnaître les diverses compétences des élèves. Il signale que les plus grandes universités américaines n'acceptent que les dossiers d'étudiants qui ont fait la preuve de leur engagement dans des activités citoyennes, ou artistiques ou sportives, et que le principe même du MCLCM heurte un autre principe, "la hiérarchie des disciplines", avec "la cascade du mépris". Les débats en atelier montrent aussi que l'évaluation par contrat de confiance (ou EPCC) pose les mêmes questions que toute évaluation : qu'est-ce qu'un savoir, qu'est-ce qu'une compétence, comment vérifier leur acquisition ?

Rappelons que la "constante macabre" désigne le fait de noter une classe selon une courbe de Gauss qui veut que, quel que soit le niveau des élèves, certains auront de mauvaises notes. L'évaluation par contrat de confiance suppose des vérifications fréquentes des acquisitions en prévenant à l'avance les élèves du contrôle et et précisant sur quels domaines, en quantité limitée, il portera. André Antibi insiste toujours, il s'agit d'une "évaluation bienveillante mais non laxiste".

Le site du MCLCM ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →