La fondation Jean-Jaurès plaide pour l'introduction de la philosophie en terminale professionnelle
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 20 mai 2016.
"Pourquoi la philosophie n'est-elle pas enseignée dans les filières professionnelles ?" demande Julien Rabachou dans une note de la fondation Jean-Jaurès. "Serait-ce parce que ces jeunes ne sont pas considérés par les pouvoirs publics comme dignes d'être confrontés à cette discipline ?" A moins que ce soit parce que ce baccalauréat "forme à des métiers jugés peu prestigieux par l’opinion", et qu'il n'est pas supposé conduire à des poursuites d'études ?
Des expériences ponctuelles d’introduction de la philosophie dans les classes de terminale de lycées professionnels "ont eu lieu, et ont été, selon leurs acteurs, une large réussite", même si les enseignants "ne masquent pas les problèmes, notamment lorsqu’il est question du rapport des élèves à l’écrit". Il ne faut donc pas reproduire "les méthodes traditionnelles qui même dans l’enseignement général et technologique paraissent parfois peu adaptées à la démocratisation du secondaire". Il faut "privilégier l’oral, l’élaboration en groupe, les travaux préliminaires qui permettent de débusquer chez les élèves des ressources qu’ils ignoraient posséder, la rédaction en commun de petits textes pour résumer rigoureusement une pensée élaborée à plusieurs".
L'auteur note pourtant que cet enseignement expérimental "est toujours demeuré marqué par la gratuité : il était certes obligatoire mais n’était évalué par aucune épreuve imposée du baccalauréat" et il s'interroge, "si la philosophie était introduite définitivement en filière professionnelle, avec épreuve au baccalauréat, ne perdrait-elle pas, non seulement de sa gratuité, mais encore de son attrait ?" Ne faudrait-il pas "introduire une part de gratuité dans l’enseignemenr"?