Le toucher joue un rôle très important dans le développement de l’enfant (Pierre Delion)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 13 mai 2016.
"Il convient de garder présent à l’esprit, aussi bien celui des parents que celui des professionnels de l’enfance, que le toucher reste un moyen de communication essentiel dans la vie de chaque humain, et qu’il y a lieu d’en préserver les occurrences dans les grands domaines de l’éducation, de la pédagogie et du soin", affirme le psychiatre et psychanalyste Pierre Delion, dans un ouvrage intitulé "Peut-on encore toucher les enfants?", daté de mars.
Selon lui, cette question s'avère fondamentale "à une époque où tant d’affaires sont survenues qui mettent en évidence les avatars du toucher criminel des enfants par les adultes". Pierre Delion évoque les tendances déviantes "qui peuvent conduire à des catastrophes pour l’enfant, et notamment aux maltraitances et abus sexuels en tous genres".
Différents types de toucher
Or, le toucher joue un rôle très important dans le développement de l’enfant, en particulier dans la petite enfance. "Nul doute que les bébés qui n’ont pas été suffisamment touchés développent des pathologies carentielles de différentes formes contribuant à l’apparition de problèmes psychopathologiques souvent préoccupants", rappelle l'auteur. Il décrit les différents types de toucher - toucher "doudou", toucher "rappel à l'ordre" (pour protéger ou retenir un geste de l'enfant) – ainsi que ses différents avatars lorsqu'il véhicule de l'agressivité, dérive vers la maltraitance physique ou les abus sexuels.
Comment éviter que le toucher ne devienne problématique ? Lorsque l’intuition de l’adulte (parent ou professionnel) lui indique "une difficulté survenant dans sa pratique, même quand elle est encadrée", il doit en discuter avec d'autres adultes. "Tout ce qui peut permettre aux parents d’en parler avec des professionnels accueillants et compétents ne peut que faciliter la résolution de la majorité des problèmes qui se posent dans ce domaine", assure Pierre Delion.
L'ouvrage est consultable ici
Diane Galbaud