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Prévention spécialisée : deux ministres pour lui donner un cadre national de référence

Paru dans Périscolaire, Justice le vendredi 06 mai 2016.

"Les équipes de prévention spécialisée sont une ressource indispensable pour repérer les signes de mal être et répondre aux besoins des jeunes sur les territoires", estime Laurence Rossignol. La ministre en charge de l'enfance l'a dit à Créteil lors des "Journées d’études nationales de la prévention spécialisée" qui se sont tenues les 28 et 29 avril à Créteil. Elle a bien "conscience des nombreuses difficultés que (les équipes peuvent) rencontrer, du découragement qui peut parfois survenir" et surtout des "inégalités territoriales". D'où, fait-elle valoir, la loi du 14 mars 2016 qui a clarifié le  cadre d’intervention de la prévention spécialisée en protection de l’enfance. Le CNLAPS (Comité national de liaison des acteurs de la prévention spécialisée) est "chargé de mener une étude sur la cartographie de la prévention spécialisée au plan national", il rendra ses conclusions avant l'été, ce qui "permettra d’actualiser des chiffres qui ne l’avaient pas été depuis plus de 11 ans, mais aussi, d’analyser les besoins de chaque territoire, les différents profils des publics concernés ou encore la diversité des pratiques territoriales…" puisque 84 départements (sur 101) "mènent une politique de prévention spécialisée", mais que "son champ et ses capacités varient profondément d’un département à l’autre".

La création du CNPE (Conseil national de la protection de l’enfance), prévue par la loi promulguée il y a deux mois, "permettra de donner un cadre national de pilotage à la protection de l’enfance". Il "sera chargé d’impulser, de coordonner et d’évaluer la mise en oeuvre de la politique de protection de l’enfance sur le territoire national".

Prévenir la marginalisation

La ministre estime que "l’approche spécifique de la prévention spécialisée, sans mandat administratif ou judiciaire individualisé, est un mode d’action unique qui permet d’approcher certains jeunes et familles déjà en ruptures avec les institutions". Elle fait également valoir la nécessité de "prévenir la marginalisation de certains jeunes", notamment ceux "qui sortent du dispositif de l’aide sociale à l’enfance", ce qui passera par un protocole conclu par le président du conseil départemental, conjointement avec le préfet et le président du conseil régional : "Ce protocole va permettre d’offrir aux jeunes de 16 à 8 21 ans une réponse globale en matière éducative, culturelle, sociale, de santé, de logement, de formation, d’emploi et de ressources."

Laurence Rossignol évoque encore "le rôle déterminant que jouent les équipes éducatives pour prévenir l’emprise radicale dont les jeunes les plus vulnérables peuvent être la cible", notamment "les jeunes filles" alors que "les équipes de prévention spécialisée constatent par ailleurs une féminisation de plus en plus forte de leur public".

Le parent pauvre de la protection de l'enfance

Pour sa part, Patrick Kanner estime que "la prévention spécialisée connaît aujourd’hui une situation paradoxale ; alors que nous avons plus que jamais besoin du renforcement de professionnels qualifiés (...), nombre (des) structures connaissent des baisses importantes de financement par les Conseils départementaux" et elle "apparaît comme le parent pauvre de la protection de l’enfance". Le ministre en charge de la Jeunesse annonce la signature, avant l'été d'une convention de partenariat entre les ministères concernés, le CNLAPS et l’Assemblée des départements de France, elle "visera à mettre en lumière l’utilité sociale de la prévention spécialisée". Par ailleurs, un cadre de référence sera prochainement diffusé pour que chaque contrat de ville soit complété "par un plan d’actions sur la prévention de la radicalisation"

Le ministre indique aussi qu'il a lancé dans cinq départements (le Val de Marne, le Val d’Oise, la Seine et Marne, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse) une expérimentation "visant à renforcer la présence adulte à des horaires atypiques, pour ne pas laisser la place aux trafiquants de drogue, aux organisations communautaristes et aux militants de la radicalisation". Quinze villes sont "parties prenantes à cette expérimentation", avec un budget d'un million d’euros.

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